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Grande distribution : on peut être indépendant tout en jouant collectif

Date de publication: 21 nov. 2022

Dans la grande distribution, une enseigne n'est pas l'autre. Chacune nourrit ses spécificités. Chez Intermarché, les processus de décisions collectives des franchisés tiennent le haut du pavé. Au vu de son expérience, Bernard Pirenne, propriétaire de l'Intermarché de Sprimont, en est un bon témoin.

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Bernard Pirenne, propriétaire de l'Intermarché Sprimont

Dans quelles conditions êtes-vous devenu franchisé au sein de l’enseigne ? 

Bernard Pirenne : « Après avoir occupé des emplois de salarié durant dix ans, j'ai voulu devenir indépendant en 2007. J'ai décidé de m'orienter vers la grande distribution qui m'avait toujours intéressé. Une connaissance qui travaillait chez Intermarché m’a parlé du concept de franchise participative au sein de l’enseigne. J’y ai trouvé des perspectives rassurantes. J'ai donc commencé une carrière de franchisé dans un magasin à Beyne-Heusay en 2007, que j’ai revendu en 2012 pour reprendre l’Intermarché de Bassenge. Deux ans plus tard, j'ai repris celui de Sprimont. Pendant une courte période, j’ai donc dirigé deux magasins pour finalement remettre celui de Bassenge en 2015. »

Quels éléments vous ont séduit dans ce parcours ?

B. P. : « Il y avait tout d'abord le fait de bénéficier d'une formation de 6 mois pour apprendre le métier. Ensuite, le recours à des outils de gestion performants nous facilite la tâche. Nous disposons notamment de tableaux de bord. Ils permettent d’avoir une vue très précise sur notre plan financier et sur des indicateurs tels que notre chiffre d'affaires ou les ratios prédictifs sur la gestion de l’équipe et l'énergie. Nous réalisons aussi un inventaire complet de nos magasins tous les 4 mois, ce qui nous donne en permanence une image précise de notre situation. Nous savons ainsi très vite si l’on s'écarte des prévisions ou des normes fixées par l’enseigne et, le cas échéant, s’il y a lieu de rectifier le tir. »

Quelle est la spécificité d’un franchisé ?

B. P. : « L’une de nos spécificités est que chaque franchisé de magasin, appelé également chef d’entreprise, est à la fois un indépendant dans son point de vente et codécisionnaire au niveau du groupe. Nous consacrons donc un tiers de notre temps au fonctionnement des structures en amont des magasins : achats, marketing, logistique, expansion, formation, etc. Finalement, les décisions de l'enseigne sont vraiment prises par et pour nous. Chaque franchisé peut proposer des projets qui, lorsqu’ils sont validés par ses collègues, sont très rapidement mis en œuvre. Nos rencontres entre collègues permettent aussi des échanges de bonnes pratiques et d'éviter des erreurs comme celles que prennent parfois des dirigeants quelque peu déconnectés des réalités de terrain. »

Comment voyez-vous l’avenir de la grande distribution ?

B. P. : « Les temps sont compliqués et notre métier n'a jamais été aussi difficile. Les prix à l'achat de certains de nos fournisseurs augmentent de manière très forte. Nous devons en permanence faire très attention à la manière de piloter les budgets de nos magasins. Néanmoins, à titre personnel, je reste passionné par mon métier. J'envisage même d'agrandir mon propre magasin afin de procurer un plus grand confort à nos clients comme à mes collaborateurs. »

Propos recueillis par Philippe Van Lil