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Griefs HR: 3 autres remarques

Date de publication: 6 mai 2010
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4.    “Bien souvent, le candidat se retrouve face à  quelqu'un qui n'a aucun lien avec l'entreprise autre que contractuel ( bureau de sélection...) ou alors face à  une personne âgée de moins de 25 ans qui explique en long et en large comment réussir dans la vie. "

Si le responsable de la sélection externe ne connait pas suffisamment son client, il s'agit d'une faute professionnelle. La sélection et l'embauche commencent par une estimation correcte et consciencieuse du profil nécessaire, non seulement au niveau des connaissances et des compétences, mais aussi au niveau de la personnalité, du comportement, etc.

Mais il est vrai que la fonction de responsable du recrutement soit considérée comme un tremplin vers une fonction dans les RH. Et cela pose problème car l'embauche et la sélection sont des aspects trop cruciaux pour être laissés exclusivement à  des jeunes inexpérimentés.

Pour faire face à  la complexité du marché du travail et à  la problématique du recrutement, il faut des profils séniors. Surtout au vu de la démographie: nous allons avoir besoin à  l'avenir des travailleurs plus âgés qui sont maintenant trop rapidement condamnés à  l'inactivité.

Voyez-vous, à  peine un tiers des 55 ans et plus sont encore actifs sur le marché du travail en Belgique. C'est scandaleux. Laisser quelqu'un à  peine sorti de l'école juger une personne disposant de 30 ans d'expérience et d'un immense bagage de compétences et de connaissances témoigne selon moi - avec tout le respect pour le jeune en question - d'un manque de perspicacité et de considération. 

5.    " Finalement, les RH proposeront des "gens" qu'ils connaissent (leurs copains). C'est donc presque toujours leur réseau personnel ou celui de collègues qui est activé (et engagé). "

Des "nominations politiques" se produisent aussi dans le monde professionnel. Il n'y a cependant rien de mal à  encourager l'une de vos connaissances, dont vous pensez qu'elle possède les capacités requises pour une certaine fonction, à  postuler.

Mais il faut ensuite procéder équitablement : tous les candidats doivent être soumis à  la même procédure. De plus, il n'est pas positif sur le long terme pour une entreprise de piocher continuellement parmi les connaissances des directeurs ou du personnel.

C'est peut-être favorable à  la cohérence dans un premier temps, mais mènera finalement à  une organisation où les regards neufs et frais manquent. Avec pour conséquence un immobilisme néfaste en cette période où la flexibilité et l'innovation sot très valorisées.

6.     "Il y a un malaise chez les recruteurs, je crois que l'on en oublie l'essentiel. A force de trop chercher le mouton à  cinq pattes, on passe à  côté de beaucoup de personnes qui sont des gens compétents. "

Il est vrai que l'on se fixe trop, lors de la sélection, sur le merle blanc ou le mouton à  cinq pattes. Et que l'on abandonne trop vite des candidats très valables qui, avec un petit effort, par exemple en matière de formation, pourraient fournir d'excellentes prestations.

Mais cette fois encore, la pénurie de main-d'œuvre chronique fera son effet : il existe une réserve de main-d'œuvre de jeunes allochtones, de handicapés, de plus de 50 ans, et de femmes non-actives, qui possèdent des capacités.

Il ressort d'une étude récente que les entreprises sont plutôt récalcitrantes à  l'idée d'embaucher des plus de 50 ans. Quant à  attirer sur le marché du travail les femmes qui se consacrent maintenant entièrement à  l'éducation de leurs enfants, il faudrait des conditions de travail souples, et là  aussi, il y a encore des efforts à  fournir. Cela vaut d'autant plus pour les personnes handicapées.

Dans le cas des allochtones, le problème est encore plus complexe: une combinaison d'éléments sociaux et culturels, des problèmes linguistiques et d'enseignement, des canaux de recrutement inefficaces, un besoin de formation complémentaire, la discrimination lors de la sélection et probablement aussi le manque de modèles, font que peu d'allochtones trouvent le chemin vers le marché du travail, et vice versa. Il n'y a néanmoins aucune raison de penser qu'ils regroupent moins de talents que la population autochtone.

Texte: L.Dp/E.F

(Avec l'aimable collaboration de Pol Braecke d'HR Magazine).