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Harcèlement sexuel au travail : les hommes aussi

Date de publication: 13 déc. 2013

Le harcèlement sexuel est en hausse en Belgique. Sur les 546 plaintes traitées par la direction générale du bien-être au travail (SPF Emploi) en 2012, on dénombre 456 cas de harcèlement moral, 44 faits de violence sur le lieu de travail, 36 plaintes pour harcèlement sexuel et 10 pour des faits de discrimination. Des statistiques en baisse par rapport à 2011, excepté pour ce qui est des cas de harcèlement sexuel qui ont triplé en 2012.

Ces chiffres ne sont que la partie émergée de l’iceberg. En effet, ils ne reflètent que les cas de harcèlement qui n’ont pas pu être réglé au sein de l’entreprise, via l’intermédiaire du conseiller en prévention.

Les hommes, aussi victimes

On imagine parfois les cas de harcèlement sexuel comme une situation où le patron est le harceleur, et sa jeune et jolie secrétaire la victime. A bas les clichés : ça ne se passe pas toujours comme ça.

D’après une étude suisse (du groupe de recherche de Franciska Krings, de l’Université de Lausanne et de Marianne Schär Moser) menée sur 2.400 personnes, la moitié des travailleurs ont déjà été victimes de comportements harcelants. En Suisse alémanique, 31 % des femmes se sont déjà senties victimes de harcèlement au travail, et 18% en Suisse romande. Chez les hommes, le pourcentage est de 11 % en Suisse alémanique et 7% en Suisse romande.

Tous harceleurs ?

Cette enquête donne aussi des renseignements sur le harcèlement sexuel du point de vue de l’auteur. 66% des femmes et 71 % des hommes avouent avoir manifesté au cours des 12 derniers mois un comportement qui a pu être ressenti comme harcelant. Par exemple : des plaisanteries sexistes, avoir engagé une conversation de nature sexuelle, avoir diffusé du matériel pornographique au bureau voire même avoir commis un attouchement indécent sur un ou une collègue de travail. Toutes les personnes interrogées savaient alors que leur comportement était déplacé et dommageable.

D’après les chercheuses, il n’existe aucun trait de personnalité typique chez les harceleurs, ni chez les victimes d’ailleurs. Par contre, il semblerait que la culture d’entreprise joue un rôle dans l’apparition de cas de harcèlement sexuel. Dans les entreprises où le climat de travail est sexualisé et où les blagues à double sens font partie du quotidien, la probabilité d’incidents est nettement plus élevée.

Et en Belgique ?

De telles statistiques n’existent pas pour la Belgique. Mais d’après un rapport de l’Inspection du Contrôle du bien-être au travail (SPF Emploi) datant de 2005, les hommes peuvent aussi être victimes de harcèlement, tout comme les femmes peuvent en être les auteurs.

En étudiant les plaintes VHMS (violence et harcèlement moral ou sexuel au travail), on remarque que les plaignants sont à 47 % des hommes. Les hommes sont par ailleurs les accusés dans 70 % des cas. Mais dans 89 % des cas, l'accusé est un supérieur hiérarchique... Pas vraiment de quoi tordre le cou aux clichés.