Harcèlement au travail : vers qui se tourner ?

En Belgique, trois travailleurs sur dix ont déjà été victimes de ragots, vexations ou propositions indécentes. Comment (ré)agir ?

Un fléau dans les sociétés

Qu’il soit moral ou physique, le harcèlement est toujours animé par une volonté de nuire. Exclusion, intimidation, brimades à répétition ou contacts déplacés sont autant de comportements abusifs qui portent atteinte à la dignité psychique et physique de la personne. Dans la sphère professionnelle, les répercussions peuvent se mesurer par une baisse de productivité ou une hausse du turn-over. Mais ses effets indésirables se poursuivent également à la maison, avec du stress émotionnel, un manque de confiance en soi, et même des risques cardiovasculaires.
 

Si le harcèlement revêt différents costumes, ce n'est pas pour autant qu'il doit passer inaperçu.

S’ouvrir aux autres

"Fermer les yeux n'est pas une option? Les témoins de gestes inappropriés peuvent éviter bien des souffrances en intervenant directement et avec fermeté pour assister la victime", défend Elfi Baillien, professeure en bien-être psychosocial à la KU Leuven. "Cela requiert un changement de mentalité chez les travailleurs eux-mêmes, mais également un soutien plus fort des employeurs. C'est toutefois possible en mettant en place un de travail positif et en parlant du bien-être psychosocial au travail. Les collaborateurs d'une entreprise où règne un climat sûr parleront plus facilement entre eux pour détecter d'éventuels comportements déplacés. Et si c'est le cas, ils conseilleront plus vite aux victimes de s'adresser à la personne de confiance ou au conseiller en prévention de l'entreprise", ajoute-t-elle.

« Seul 1 travailleur sur 10 ose s’adresser à la personne de confiance pour dénoncer la situation ».

>>> Lire : Harcèlement au travail // les conséquences

Briser le silence

Malheureusement, selon une récente enquête*, les victimes éprouvent toujours une grande appréhension à solliciter la personne de confiance ou le conseiller en prévention de leur entreprise. "Il est important que la personne de confiance soit visible de tous, par le biais de la sensibilisation et d'une politique de communication interne adéquate. Les signalants doivent également être informés de la confidentialité, de la discrétion et de l'assurance que leur témoignage ne restera pas sans suite", explique Sébastien Cosentino, porte-parole de Tempo-Team. Que vous soyez directement concerné ou spectateur, il ne faut pas perdre de vue que selon le code du bien-être au travail: l'employeur est obligé d'agir.

*source : Etude menée en 2022 pour Tempo-Team en collaboration avec la KU Leuven

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