Hays : "De fortes ambitions en Wallonie"

Ce n'est pas toujours les jours qu'on rencontre, dans un groupe international, un directeur général âgé de 36 ans. C'est le cas de Robby Vanuxem, directeur général de Hays Belgique, qui affiche de fortes ambitions de croissance en Wallonie. Où il compte aligner les arguments pour séduire les jeunes diplômés.

Hays est spécialisé dans le recrutement et la sélection. Mais encore ?

Hays Belgique est la filiale d'un groupe international, qui a ouvert son premier bureau en Belgique en 1991 et compte aujourd'hui 168 collaborateurs. Nous avons des bureaux en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie, ces derniers étant en pleine expansion. Nous travaillons avec des consultants qui accompagnent le client dans sa procédure de recrutement et de sélection de A jusqu'à Z, en nous focalisant sur une quinzaine de domaines-clés.

Quels sont concrètement les types de profils sur lesquels vous êtes spécialisés ?

Les clients qui s'adressent à nous recherchent plutôt des candidats pour exercer des fonctions exigeant un diplôme supérieur. Ils le font soit dans la perspective d'une mission temporaire, soit dans la perspective d'un détachement sur une plus longue durée ou encore pour procéder à un recrutement définitif. Mais il faut savoir que la frontière tend à devenir floue. Un contrat temporaire peut rapidement devenir définitif, surtout quand il vise à remplacer la période d'essai.

Quel est l'intérêt pour un candidat qualifié de rechercher une fonction à titre temporaire ?

Les motivations peuvent être très diverses. Il y a des gens qui ne veulent pas s'attacher à un employeur en particulier ou qui, en l'attente d'avoir trouvé l'employeur idéal, préfèrent multiplier les expériences. A un  jeune qui démarre, je dis souvent : « Tu veux travailler dans le retail ? Fort bien. Mais si tu t'engages directement auprès d'un employeur, tu n'auras acquis au final qu'une seule expérience. Si tu choisis de travailler avec nous, tu auras accès à notre réseau, à notre portefeuille de clients et tu pourras obtenir plusieurs expériences auprès de plusieurs entreprises du secteur. »

Vous positionnez-vous dès lors, vis-à-vis des candidats comme vis-à-vis de vos clients, comme des conseillers ?

La réalité actuelle, c'est que les jeunes ne cherchent plus un emploi, mais une carrière. Cette évolution est très importante car elle signifie qu'un jeune n'a plus vraiment l'envie de s'attacher, du moins dès la fin de ses études, à un seul employeur. Il veut prendre le temps de tester, de voir quel secteur ou quelle fonction lui plaît véritablement. Nous pensons effectivement pouvoir l'accompagner dans cette démarche, en analysant avec lui les compétences qu'il a acquises dans ses diverses missions, et les moyens de les mettre en valeur au mieux pour la suite en fonction de sa personnalité, de ses ambitions.

Quel regard portez-vous sur le marché de l'emploi. Redémarre-t-il comme on l'entend beaucoup ces derniers temps ?

Je pourrais vous parler de la conjoncture et d'autres considérations mais je préfère être direct : si je vous dis que Hays Belgique, spécialisé dans le recrutement et la sélection, veut augmenter ses effectifs de 33 % cette année en recrutant 50 nouveaux consultants, cela doit vous donner une idée de la vision que nous avons du marché ! Celui est donc positif et, surtout, nous y avons de grandes ambitions. Plus fondamentalement, quand on parle avec nos clients, on perçoit très clairement que la guerre des talents va retrouver une forte actualité.

Quelles sont vos ambitions en Wallonie ?

Nous y avons deux bureaux qui fonctionnent très bien, à Gosselies et à Wavre, où nous avons doublé le nombre de nos consultant en un an. Nous couvrons aussi les besoins du Hainaut occidental au départ de notre agence de Courtrai. C'est vers Liège que se tournent actuellement nos regards : nous comptons en effet y implanter une agence, car le marché est très prometteur. Liège est idéalement située à deux pas de l'Allemagne, des Pays-Bas, la région elle-même s'appuie sur les diplômés de l'ULg et affiche un réel dynamisme. Nous allons tout prochainement y recruter des collaborateurs : ils seront essentiellement locaux (nous n'allons pas faire venir des consultants de Bruxelles), car il faut avoir une bonne connaissance du terrain. Le networking, dans notre métier, est très important.

Ce n'est pas tous les jours que, sur le plan de l'emploi, on entend parler de la Wallonie de manière positive...

Il faut tenir compte du dynamisme des entreprises qui y sont présentes, mais aussi de l'attractivité de la région. Les pouvoirs publics travaillent beaucoup à cette attractivité et, étant de notre côté un groupe international, nous sommes intéressés par le fait d'aider les groupes étrangers qui souhaitent s'implanter en Wallonie à y trouver les meilleurs talents.

S'agissant de vos propres recrutements, quelles sont les compétences que vous recherchez ?

A la fois des juniors qui ont fait des études à orientation économique par exemple, et des consultants qui ont déjà une première expérience dans notre secteur. Mais ce sont avant tout des personnalités que nous recherchons. Un bon consultant doit bien évidemment être passionné par les relations humaines et connaître le business, mais doit aussi afficher une mentalité commerciale. La concurrence est vive, dans notre secteur, et nous avons donc besoin de collaborateurs qui ont une vraie mentalité entrepreneuriale.

Comment vous assurez-vous de l'existence de cette mentalité ?

Nous sommes idéalement placés puisque nous rencontrons énormément de candidats : chaque fois qu'un consultant parle avec l'un d'entre eux, nous lui demandons de garder à l'esprit que ce candidat pourrait devenir... un futur collègue ! La moitié de nos recrutements nous ont été conseillés par nos consultants.

Pourquoi un jeune diplômé en gestion, par exemple, vous rejoindrait-il ?

Nous sommes présents sur les campus en délivrant le message suivant : nous sommes très exigeants, nous voulons des profils de haut vol avec une excellente personnalité, mais nous allons aussi les récompenser pour leur performance. Cette promesse fait partie intégrante de notre proposition : une partie de la rémunération est directement liée à la performance individuelle et à celle de l'équipe (la collaboration est une valeur essentielle). Nous voulons que nos consultant perçoivent concrètement qu'ils ont de la valeur pour nous. C'est la raison pour laquelle nous investissons beaucoup sur l'environnement de travail, sur la technologie, mais aussi sur la fierté de travailler pour nous. Un jeune peut ne pas être insensible à l'idée de rouler dans une Mini Clubman par exemple...

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