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Japon : quand le travail tue

Rédigé par: Mélodie Voué
Date de publication: 1 oct. 2019

La culture du travail au Japon est très différente de la nôtre. Heures supplémentaires, peu de congés, stress… Selon une étude menée par Ipsos Edenter en 2016, seulement 44% des salariés se disent heureux au travail. Pire encore : en 2017, 191 travailleurs japonais sont décédés à cause du surmenage. 

japon

Le terme « karoshi » est rentré dans le vocabulaire courant au Japon. Il désigne « la mort par excès de travail », que ce soit par crise cardiaque, AVC ou encore suicide. Selon le ministère japonais de la Santé et du Travail, 96 travailleurs sont morts d’un accident cardiaque ou cérébral causé par le travail en 2016. Le surmenage a également causé 93 suicides ou tentatives de suicide la même année. Selon un rapport, un Japonais sur cinq risque de mourir au travail. Les causes du karoshi sont pourtant ancrées dans la culture. 

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Un employé nippon sur cinq travaille en moyenne plus de 49 heures par semaine. En comparaison, seulement un Français sur dix dépasse ce quota. De plus, 25% des entreprises japonaises font travailler leurs employés plus de 80 heures supplémentaires par mois, seuil critique d’un réel surmenage selon les autorités. Dans une entreprise sur dix, on atteindrait les 100 heures. En 2014, une journaliste est morte d’une crise cardiaque après avoir enchainer 159 heures supplémentaires en un mois. 

Les valeurs de réussite professionnelle et de dévouement à l’entreprise sont primordiales au Japon. Sauter la pause de midi et travailler jusqu’à 23 heures est courant. De plus, les congés sont plutôt rares. Un travailleur moyen bénéficie de 18,5 jours de vacances par an, sans obligation de les prendre. Une étude a montré que 63% des Japonais culpabilisent de prendre leurs congés payés. D’ailleurs, une majorité ne les prendrait simplement pas. 

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En mai 2018, une nouvelle réforme adoptée par l’Assemblée a été vivement critiquée. Elle précise, entre autres, que «les compagnies pourront demander à leurs salariés d'oeuvrer jusqu'à 100 heures de plus par mois durant les périodes d’activités intenses». De quoi encore augmenter le risque de karoshi selon ses détracteurs. 

 

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