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Kit de survie pour prendre la parole en public

Date de publication: 9 janv. 2013
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Demain soir, vous allez devoir présenter ce grand exposé devant une foule de personnes importantes aus noms de fonction interminables. Bien entendu, vous avez toujours voulu suivre une formation de présentation, mais votre emploi du temps ne vous en a jamais laissé l’occasion...

Inutile de céder à la panique, le kit de survie pour conférencier mal à l’aise vient à votre secours avec une série de conseils de base qui vont vous aider à briller demain soir ou, dans le pire des cas, à vous en sortir sans perdre des plumes. Histoire de pouvoir finalement vous inscrire à cette fameuse formation dès le lendemain…

Préparez-vous soigneusement

Vous savez de quoi vous parlez. Le contenu de la présentation ne devrait donc pas poser problème. Assurez-vous plutôt de maîtriser tous les éléments en marge du discours qui pourraient mal tourner. Familiarisez-vous avec l’endroit où vous allez parler. Combien de temps allez-vous devoir parler ? Quelle est la taille du public ? Aurez-vous besoin d’un micro ? De quel type ? Le matériel est-il au point ? Allez-vous vous déplacer pendant votre exposé ou resterez-vous derrière un pupitre ? Savez-vous vous servir du projecteur ? La présentation est-elle enregistrée sur un PC portable ou sur une clé USB ?

Apprenez la première phrase par cœur

Vous devez pouvoir la prononcer sans hésitation. Cela vous aidera à surmonter le trac et à vous lancer.

Ne vous excusez pas

Il faudrait inventer un appareil qui envoie des décharges électriques au conférencier à chaque fois qu’il prononce l’une des phrases suivantes :

  • Pardonnez-moi, je suis un peu enrhumé(e).
  • Je n’ai pas beaucoup dormi, parce que j’ai travaillé tard sur cette présentation.
  • My English is not so good.
  • Je suis un peu nerveux/se.
  • Je dois vous parler pendant une heure de…

… et ainsi de suite.

En vous excusant, vous minez d’emblée la crédibilité de l’ensemble de votre présentation. La modestie n’a rien de répréhensible en soi, mais il ne faut pas non plus vous rabaisser. Contentez-vous de vous lancer, et si votre voix donne l’impression que vous êtes enrhumé(e), qu’il en soit ainsi !

Préparez une bonne manière de briser la glace

Commencez par une ouverture qui interpellera votre public : une hypothèse, une anecdote, une blague, un constat, une image, une question… Le public doit avoir envie de continuer à vous écouter. "Bonsoir, je m’appelle Pierre Dupont et je vais vous parler ce soir des conséquences du resserrement budgétaire européen sur l’économie belge" est certes moins accrocheur que "Ces cheminots grévistes, qu’attend-on pour les flinguer ?" Faites toutefois preuve de vigilance côté humour. Si ce n’est pas votre point fort, mieux vaut renoncer aux blagues et introductions comiques. Et si vous avez le sens de l’humour, tant mieux si vous faites mouche, mais en cas de flop, ce sera sans espoir, et cela minera définitivement votre exposé.

Évitez les clichés

Le recours aux décharges électriques est peut-être un peu sévère, mais il se trouvera toujours l’une ou l’autre personne dans le public prête à bâiller aux corneilles en entendant ces phrases-types :

  • Comme le disait Hamlet : to be or not to be, that is the question!
  • Du temps des Romains déjà, on savait que…
  • Le monde évolue de plus en plus vite…
  • Lorsque j’ai été convié à venir parler ici, je me suis dit…
  • … et last but not least.
  • Y a-t-il encore des questions ?

La règle de trois

Les gens retiennent plus facilement les choses par séries de trois : ingrédients, noms, tâches sur une liste de choses à faire, messages… Réfléchissez bien. Si vous avez quatre choses à faire en une journée, vous en oublierez forcément une. Limitez donc votre présentation à trois messages-clés que vous jugez indispensables à la compréhension de votre exposé. Pour chaque message-clé, tâchez de trouver le plus possible d’arguments explicatifs issus de préférence du quotidien et les plus concrets possibles, de façon à ce que le public puisse s’y reconnaître. Inutile de déballer tout ce que vous savez. Le public aura l’occasion de poser des questions sur les sujets qu’il souhaite approfondir lors d’une séance de questions-réponses.

Conclusion

Votre conclusion ne doit pas contenir de nouvelles informations. Vous devez rappeler vos trois messages-clés et éviter de donner trop d’explications complémentaires. Vous pouvez ouvrir la séance de questions-réponses, à condition de ne pas tomber dans le cliché "Y a-t-il encore des questions?", qu'on associe à ce personnage-type de WordArt avec un point d’interrogation au-dessus de la tête. Le risque de voir votre public bâiller aux corneilles est énorme. Interpellez plutôt l’audience. "Voilà ce que j’avais à vous dire. Mais j’imagine que vous avez d’autres questions, auxquelles je répondrai volontiers." Et si le public reste muet comme une tombe, vous pouvez toujours lui poser une question. Veillez toutefois à poser une question ouverte et pas une question à laquelle il suffit de répondre par oui ou non.

  • Quelle expérience avez-vous de <votre sujet>  ?
  • Comment la situation se présente-t-elle dans d’autres villes / régions / pays ?
  • Quelle solution suggérez-vous ?
  • Quelle approche choisissez-vous ?

« Allez en paix »

Une fois la séance de questions-réponses terminée, vous pouvez remercier votre public et le laisser se disperser avec un grand message-clé que vous souhaitez qu’ils retiennent. Faites en sorte que ce message final ait un lien avec le brise-glace de votre introduction. Une façon de boucler la boucle et de faire valoir vos talents d’orateur.

Connaissez votre public

Montrez que vous savez à qui vous vous adressez. S’agit-il de personnes familiarisées avec votre jargon ? Quel est leur background ? Adressez-vous régulièrement à eux en utilisant la 2e personne du pluriel, afin de réduire la distance entre le conférencier et le public.

Soyez fidèle à votre propre style

Concentrez-vous sur vos qualités, pas sur vos faiblesses. L’humour, une voix avenante, un visage souriant, un débit de parole fluide… peuvent détourner l’attention des compétences que vous maîtrisez moins bien. Il est plus agréable de regarder un conférencier quelque peu embarrassé qu’un orateur qui se déplace sans cesse machinalement "parce qu’on lui a dit qu’il fallait bouger davantage sur le podium".

And remember! Don’t forget to KISS Keep it short and simple!

Texte: Harald Van Beeck

En collaboration avec Expert Academy