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L’emploi dans le secteur de l’énergie tient bon malgré la crise

Rédigé par: Pauline Martial
Date de publication: 7 déc. 2020
Catégorie:

Energie

Les métiers de l’énergie ont maintenu leur volume de travail depuis le début de la pandémie de coronavirus. Une baisse de la consommation a été observée lors du premier confinement, sans impacter l’emploi dans le secteur.

La crise sanitaire a mis à genoux de nombreux secteurs. Les métiers de l’énergie, en revanche, eux, ne semblent pas avoir flanché face à l’épreuve du Covid-19. La Febeg, la Fédération belge des entreprises électriques et gazières, en veut pour preuve le recours anecdotique au chômage temporaire dans le secteur. Un constat vérifié au sein de plusieurs entreprises. «Chez nous, le chômage temporaire n’a été utilisé à aucun moment de la crise», assure Katleen Daems, directrice des ressources humaines chez Luminus, «Les services à la clientèle, de support et de l’IT ont été massivement mis au télétravail. Tandis que les postes de terrain actifs dans la production de l’énergie ont continué à travailler sur sites, moyennant des mesures sanitaires extrêmement strictes». Une réalité semblable est observée chez Engie, à une exception près. «Aujourd’hui, nous avons retrouvé un niveau d’activités quasi normal. Mais lors du premier confinement, nous avons eu recours au chômage temporaire de manière assez importante. Cela n’a cependant jamais concerné les métiers liés à l’énergie. Le travail sur sites a pris une dimension d’autant plus primordiale qu’il fallait pouvoir produire pour continuer à alimenter les ménages mais surtout les hôpitaux et tous les autres secteurs essentiels. Pour assurer à nos collaborateurs de pouvoir continuer à travailler en toute sécurité, nous avons mis en place toute une série de mesures comme l’installation de plexiglas mais aussi une organisation des équipes opérationnelles en roulement pour limiter les contacts», confie Christine Marchal, directrice des ressources humaines d’Engie Benelux.

Un volume de travail presque inchangé

Le volume de travail de ces opérateurs a, lui aussi, échappé aux griffes du coronavirus. Si le confinement des ménages n’a pas augmenté la consommation d’énergie, une diminution de celle-ci a cependant été observée lors du premier confinement en raison de la baisse d’activités des entreprises. «Cela ne signifie pas pour autant qu’on a produit moins d’énergie ou que nos acteurs de terrain ont eu moins de travail», précise cependant Christine Marchal. «La production d’énergie fluctue en fonction d’un certain nombre de paramètres, l’achat et la vente d’énergie à l’étranger par exemple. Malgré cette diminution, nous avons continué à produire. Et de toute façon, une baisse de la production n’entraîne pas automatiquement une diminution proportionnelle du volume de travail et du nombre de travailleurs. Les installations doivent continuer à être entretenues pour assurer la continuité et la sécurité de la production».

En réalité, selon Katleen Daems, ce n’est pas sur les sites de production mais dans d’autres services que le volume de travail a gonflé: «Nos opérateurs de terrain n’ont pas forcément eu plus de travail. En revanche, dans les services à la clientèle, les services RH et l’IT, nous avons eu beaucoup à faire pour gérer la crise et mettre en place les mesures nécessaires à la bonne continuation de nos activités dans ce contexte de pandémie». Chez Luminus, comme chez Engie, on affirme avoir pu faire face à la crise avec le personnel déjà en place. La crise du Covid-19 n’a pas généré de besoin urgent de main-d’œuvre supplémentaire. «Il n’a pas été nécessaire d’embaucher. En revanche, toutes nos équipes, tous services confondus, ont revu leurs priorités et consacré une grande partie de leur énergie à chercher des solutions pour traverser au mieux la crise actuelle», confie la DRH de Luminus.

L’avenir en ligne de mire

Le recrutement ne s’est pour autant pas arrêté au sein des entreprises qui réfléchissent déjà à la manière d’organiser le travail dans le futur. Les projets sont toujours au programme et n’attendent que la fin de cette crise sanitaire pour (re)démarrer. La transition énergétique, notamment, animera toujours Engie comme Luminus ainsi que d’autres acteurs du secteur. En 2021, ces entreprises risquent donc bien de recruter toujours plus de profils susceptibles d’accompagner les clients dans le cadre de cette expansion de l’énergie verte. Parmi les fonctions les plus demandées figureront, à nouveau, les éternels techniciens et ingénieurs qui manquaient déjà à l’appel bien avant l’arrivée du coronavirus.

Une année compliquée à d’autres égards

Pour la Febeg, la Fédération belge des entreprises électriques et gazières, l’année 2020 sera très certainement difficile pour les énergéticiens à d’autres égards que l’emploi. La faute à une baisse du volume consommé, conjuguée à une diminution des prix de gros sur le marché de l’énergie. «Au plus fort du premier confinement, la consommation électrique avait diminué jusqu’à -17% en moyenne avec des pics de diminution allant parfois de -25 à -30% à certains moments de la journée. A la mi-mai, la consommation électrique a augmenté mais est restée en dessous des années précédentes. Elle se situait encore à -5% par rapport à la moyenne des années précédentes à la mi-juin. Nous anticipons en revanche une diminution plus modérée pour le deuxième confinement. Mais à cela, il faut ajouter une diminution des prix de l’énergie sur le marché, ce qui engendre une diminution des chiffres d’affaires et des bénéfices», développe Stéphane Bocqué, communication manager de la Febeg.

Une hausse des coûts de services aux clients est également remarquée. «Elle est engendrée par une augmentation du volume de travail fourni pour accompagner les clients. Depuis février, les fournisseurs d’énergie ont traité près de 1,2 million de demandes de changement de montants des acomptes, de report de paiement, et de plans de paiement spécifiques. Il faut y ajouter une augmentation du risque des défauts de paiement suite aux difficultés économiques que la crise sanitaire a engendrées chez certains clients», selon Stéphane Bocqué.

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