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L’innovation: aussi indispensable que fructueuse pour nos entreprises!

Rédigé par: Youri Demianoff
Date de publication: 19 juin 2018
Catégorie:

Celles qui osent l’aventure de l’innovation et de la transition numérique génèrent déjà plus d’emplois et de profit

Idée

Les entreprises technologiques innovantes apportent 1,5 milliard d’euros supplémentaires à l’économie belge par rapport à leurs homologues n’ayant pas fait ce choix, à en croire le rapport annuel 2017 de Sirris, le centre collectif de l’industrie technologique. Il regrette cependant le manque d’une forte culture de l’innovation en Belgique.

8e au niveau européen et 27e au niveau mondial

Il faut en faire plus si l’on veut que le pays intègre à nouveau le peloton de tête européen, préconise encore le centre Sirris, organe émanant d’Agoria, la fédération de l’industrie technologique. La Belgique ne fait en effet plus partie des meilleurs dans le classement européen ou mondial de l’innovation et de la numérisation: 8e en Europe selon l’indice DESI (pour Digital Economy and Society Index) relatif à l’économie et à la société numériques et 27e dans le monde pour l’innovation d’après le Global Innovation Index 2017.

DESI 2018

La Belgique se classe 8e d'un classement dominé par le Danemark, la Suède et la Finlande. La Bulgarie, la Grèce et la Roumanie ferment la marche.

Intégrer le top 5 européen

«Nous sommes derrière nos pays voisins», déplore Herman Derache, Directeur managérial chez Sirris. «Or nous devons figurer parmi les cinq premières nations européennes en la matière», estime-t-il, assurant que le niveau de l’Allemagne en la matière est tout à fait atteignable. La Belgique est toutefois déjà sur la bonne voie pour ses PME, «championnes européennes» en termes d’innovation de produits et de processus.

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Les entreprises innovantes se portent mieux que les autres

Selon Sirris, les entreprises qui collaborent et innovent enregistrent de meilleures performances que leurs homologues sectoriels. Elles apportent ainsi une valeur ajoutée supplémentaire de 12% à l’économie belge, soit 1,5 milliard d’euros, par rapport à la moyenne du secteur. «Après la crise de 2008-2009, l’emploi s’est mieux rétabli dans les entreprises innovantes que dans le reste du secteur», appuie Herman Derache. Ces sociétés enregistrent également un taux d’emploi plus élevé car elles préparent leurs produits, leurs processus, voire leur modèle business, à relever les défis futurs grâce à la technologie et à l’innovation.

L’exemple de JTEKT Torsen à Strépy-Bracquegnies

L’entreprise JTEKT Torsen Europe, basée à Strépy-Bracquegnies (Hainaut) et qui fabrique des pièces pour le secteur automobile, en est un exemple. Touchée par la crise en 2009, elle a subi une importante restructuration, passant de près de 200 emplois à 110. Elle a alors décidé de numériser une grande partie de sa production. Elle doit en effet produire des pièces détachées sans la moindre erreur et Sirris l’a aidé dans son processus de robotisation. «Aujourd’hui, nous produisons 600.000 pièces par an. C’est deux fois plus qu’avant notre trajet d’innovation. Cela nous a également permis de créer 30% d’emplois supplémentaires et de regagner des parts de marché», se félicite son patron Étienne Merlin.

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La robotisation, démarche innovante et vertueuse

Les robots vont-ils remplacer l’humain? «Pas chez nous», rassure le chef d’entreprise. «Nous en utilisons 22 et employons 190 personnes, dont les compétences ont été élargies à la gestion de ces machines. La robotique est là pour s’occuper de la répétitivité de certaines tâches. Cela donne une plus-value sociale au travail. La démarche d’innovation est donc vertueuse.» Un message que rejoint Sirris. «L’innovation fait gagner des parts de marché et accroître l’emploi au sein des entreprises. La hausse en la matière est même de 13% au sein des plus innovantes.»

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Aider les entreprises à évaluer, décider et intégrer les impacts de la technologie numérique

Pour aider les entreprises belges à concrétiser leurs innovations et à les tester, Sirris investira en 2018, et comme chaque année, 20 millions d’euros dans la connaissance et l’infrastructure de haute technologie. Ce centre emploie plus de 150 ingénieurs, scientifiques et techniciens hautement qualifiés qui épaulent les entreprises. Ces dernières «ont souvent des difficultés à opter pour les bonnes technologies qui leur permettront d’atteindre leurs objectifs», constate Herman Derache. Sirris est là pour les coacher et les accompagner. Dans ce but, cet organe va développer de nouveaux services dans les années à venir, via un plan de croissance de 10%, afin de rencontrer les défis de demain. Ceux-ci se résument en la capacité à pouvoir faire face aux répercussions de la technologie numérique sur les modèles économiques, les processus et les produits, qui devront eux-mêmes être intelligents et connectés. La production devra, elle, être numérique et automatisée afin d’en raccourcir les délais.

Accompagner cette transition par un changement culturel et des formations adaptées

Reste un dernier défi, celui de la formation. «La transition vers les nouveaux métiers liés aux technologies innovantes génère d’autres besoins en main-d’œuvre, qui n’est pas formée», constate au quotidien le patron de JTEKT. Il n’y a pas de filières techniques adaptées, déplore-t-il. Selon lui, il faut dès lors davantage d’investissements dans la formation et l’innovation et une évolution culturelle en la matière de la part des pouvoirs publics, des entreprises et du secteur de l’enseignement et de la formation.

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