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La consultance : un tremplin pour jeunes surdoués ?

Date de publication: 1 juin 2016
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Les grands cabinets de conseil attirent chaque année de nombreux diplômés.  Un bon salaire ? Un bon réseau ? Les jeunes, dûment sélectionnés, y voient surtout un tremplin pour bâtir leur carrière. 

Si le secteur bancaire a connu d’importants remous au cours des dernières années, la consultance continue en revanche à  bien se porter. Les jeunes talents, ingénieurs ou diplômés du secteur économique, frappent donc nombreux à  la porte de ces cabinets à  la réputation internationale. De nombreux étudiants visent la cible habituelle de McKinsey, Boston Consulting Group, Bain & Company – spécialisés dans le conseil stratégique – mais aussi les grandes boîtes d’audit, confirme Bruno van Pottelsberghe, doyen de la Solvay Brussels School of Economics & Management. Ces boîtes, ce sont Deloitte, Ernst & Young, KPMG et PricewaterhouseCoopers (PwC) : les fameux Big Four de l’expertise comptable. Le rôle de tous ces géants de la consultance ? Assister les entreprises sur un plan stratégique ou fiscal, dans un contexte économique toujours plus complexe et volatile... Et pour cela, on compte beaucoup sur l’esprit analytique et le sens logique des ingénieurs de gestion, même si les profils ont aujourd’hui tendance à  se diversifier (avec, ici et là , quelques sociologues, polytechniciens, philosophes).

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Une porte d’entrée

Si le secteur de la consultance continue d’être attractif, c’est d’abord en raison du caractère très formateur de ces emplois. Ces entreprises permettent aux jeunes de se former, notamment à  l’étranger, mais elles offrent aussi un contact direct avec l’industrie qui permet d’acquérir des connaissances mais aussi un réseau. Les boîtes d’audit et de conseil sont aussi un tremplin fréquent pour travailler à  l’international, explique Bruno van Pottelsberghe. Peu de jeunes entrent en effet dans ces cabinets avec l’intention d’y rester tout au long de leur carrière, comme l’explique Michel De Wolf, doyen de la Louvain School of Management et ancien président de l’Institut des réviseurs d’entreprises : Seul un petit nombre va devenir associé de ces cabinets, mais cela offre une première expérience professionnelle très diversifiée et constitue une bonne porte d’entrée sur le marché du travail, y compris auprès des clients des cabinets d’audit. Un jeune consultant chargé de l’audit externe d’une société pourra ainsi plus tard être recruté par cette même société si elle cherche à  engager un contrôleur de gestion interne et l’a jugé compétent. Une porosité qui caractérise le secteur et explique pourquoi de nombreux CEO d’entreprises sont un jour passés par ces grands cabinets...

Un taux de rotation élevé

Par ailleurs, le secteur de la consultance offre parmi les meilleures conditions salariales que peut espérer un ingénieur de gestion fraîchement diplômé, ainsi que le cortège d’avantages extralégaux attendus (voiture de société, GSM, montre...). À Liège, beaucoup d’étudiants sont aussi attirés par les cabinets présents au Luxembourg voisin qui offrent des salaires extrêmement attractifs, remarque Wilfried Niessen, doyen de HEC-ULg. Mais ces cabinets d’audit séduisent aussi par leur santé florissante puisque jusqu’à  présent, aucun d’entre eux n’a jamais licencié pour raison économique. Un état de fait qui rassure des jeunes parfois plombés par la morosité du climat... Une catégorie d’employeurs qui n’a jamais procédé à  des licenciements économiques, c’est devenu très rare ! Auparavant, il y avait les banques, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, souligne Michel De Wolf. Et si, au sein de ces cabinets, le taux de rotation des collaborateurs est très élevé, c’est en raison de départs volontaires vers le monde de l’entreprise. Beaucoup quittent la consultance après quelque temps, notamment parce que ce secteur impose des rythmes trépidants à  certaines périodes de l’année, analyse encore Michel De Wolf.

Un œil sur les campus

Par ailleurs, si de nombreux ingénieurs démarrent leur carrière dans la consultance, c’est aussi et surtout parce que ce secteur applique une politique proactive de recrutement au sein même des universités, et ce, dès les années de bachelier. Ces cabinets intéressent nos étudiants, mais ils sont aussi très intéressés par nos étudiants !, souligne Wilfried Niessen. Le recrutement, d’ailleurs, ne se fait pas sur seule base des résultats académiques : une expérience entrepreneuriale – par exemple dans le cadre d’activités estudiantines – ou un séjour à  l’étranger attireront souvent l’attention de recruteurs qui recherchent avant tout des qualités de leadership. Pour autant, dans un monde de la finance en mutation, la consultance ne fait pas rêver tous les étudiants ! Il y a une dizaine d’années, le hype était vraiment les boîtes d’audit et de conseil. Aujourd’hui, ce sont toujours nos recruteurs principaux, mais nous voyons aussi certains de nos étudiants parmi les plus brillants s’orienter vers des carrières plus atypiques liées à  l’entrepreneuriat social par exemple, explique Bruno van Pottelsberghe. Une tangente à  suivre. 

Julie Luong