La Wallonie se dote d’autoroutes de l'eau
Pour lutter contre les pénuries ponctuelles d’eau potable dans plusieurs régions de Wallonie, la Société wallonne des eaux (SWDE) a lancé, il y a quatre ans un vaste plan intitulé « Autoroutes de l'eau ». Francy Göbels, chargé d’études techniques en génie civil au Bureau d’études, nous en explique les tenants et aboutissants.
En quoi consiste ce projet ?
Francy Göbels : « Le gouvernement wallon a chargé la SWDE d’établir des liens physiques entre les différents bassins hydrographiques du territoire wallon afin d’y acheminer de l’eau potable. Nous relions ces districts par des autoroutes de l'eau. Il s’agit de grandes infrastructures joignant, notamment, des barrages et des surplus d’eau d’exhaure des carrières exploités par les différents prestataires du secteur de l’eau (INASEP, CILE, in BW, …). À terme, nous aurons sécurisé l'ensemble des villes et villages wallons en les interconnectant. Aujourd’hui, certaines zones connaissent des pénuries, principalement en été et en périodes de sécheresse. La SWDE concrétise son ambition : De l’eau pour tous, aujourd’hui et demain ! »
À quoi sont dues ces pénuries ?
F. G. : « Elles se situent principalement au niveau des captages locaux. Vu le manque de pluie, ils se tarissent. Pour y remédier, nous devons aujourd’hui régulièrement réapprovisionner les réservoirs en eau avec des camions citernes ou d’autres moyens. C’est notamment le cas dans les régions de Charleroi, de Namur et dans les Ardennes. »
Comment s’organisent les travaux ?
F. G. : « Ils sont organisés selon 12 schémas directeurs sur l’ensemble du territoire wallon. Pour ma part, je gère le schéma n° 10 qui concerne l’Est de la province de Liège, à côté de Vielsalm. La commune de Vielsalm est en pleine expansion : accroissement de la population, agrandissement du zoning de Burtonville et du Center Park. D’ici 20 ans, les besoins en eau auront augmenté de 200.000 m³ par an. Il est donc nécessaire d’optimaliser les ressources locales et de sécuriser l’approvisionnement grâce aux barrages d’Eupen et de la Gileppe. L'ensemble des 12 chantiers représente, à l’heure actuelle, un budget de 458 millions €, dont une partie est financée par la Banque européenne d’investissement (BEI). Les travaux débutés cette année devraient prendre fin d’ici à quatre ans. L'ensemble de ces travaux est mis en marché public par la SWDE par adjudications auprès d’entrepreneurs essentiellement wallons. »
En quoi consiste votre métier ?
F. G. : « Je collabore avec une équipe pluridisciplinaire d’ingénieurs et d’architectes pour l’élaboration et la conception de projets techniques d’infrastructures d’eau en vue de la distribution de l’eau potable sur le territoire wallon. C’est une grande richesse de pouvoir échanger nos points de vue sur des projets techniques et discuter solutions. Nous nous occupons également de la rénovation des installations existantes telles que les châteaux d’eau et autres réservoirs afin de les moderniser et de les remettre aux normes actuelles de standardisation. Nous œuvrons à transmettre aux générations futures un patrimoine en bon état. »
Recherchez-vous du personnel pour renforcer les équipes de la SWDE ?
F. G. : « Nous recherchons en priorité des profils techniques tels qu’électromécaniciens, fontainiers, géomètres, chargés de projets d’études techniques en génie civil, techniciens de laboratoire d’analyse des eaux, ingénieurs, ... »