Le barreau, débouché le plus plébiscité des jeunes juristes

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Si les études de droit sont toujours aussi plébiscitées , le manque de juristes dans certains secteurs se fait sentir. En cause: un engouement massif des jeunes diplômés pour le barreau. Selon une étude de YouConnect, un jeune juriste sur deux décroche son premier emploi au sein de ce dernier.

Alors que nous vivons dans une société de plus en plus réglementée, une demande croissante du nombre de juristes se fait sentir sur le marché de l’emploi. Certains profils sont d’ailleurs particulièrement recherchés. «On constate une pénurie de juristes spécialisés dans certains domaines, notamment en droit des sociétés, mais aussi des juristes qui ont une expérience en transaction et en fusion ainsi que les profils IT», affirme Ilse Tack, managing partner de YouConnect.

Les étudiants sur les bancs des facultés de droit, ce n’est pourtant pas ce qui manque. Ces études seraient, en effet, toujours aussi prisées par les jeunes. Al’UCLouvain, la faculté de droit comptabilise environ 3.000 étudiants. Un chiffre qui fluctue légèrement d’une année à l’autre, mais qui reste relativement stable et témoigne d’un engouement toujours important pour cette filière. Un intérêt que Geneviève Schamps, doyenne de la faculté de droit de l’UCLouvain, explique par la multitude de débouchés qu’offrent ces études: «Les débouchés en droit sont nombreux. On peut évidemment travailler au barreau ou en tant que magistrat, mais aussi dans l’administration publique ou dans les entreprises. Le notariat, moyennant une année d’étude supplémentaire, est également une possibilité. Tout comme le travail dans des ONG, dans les instances internationales ou encore dans l’humanitaire.»

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Les stages, essentiels...

Si le panel des professions accessibles aux détenteurs d’un diplôme en droit semble relativement varié, le barreau semble cependant constituer le débouché qui a le plus la cote auprès des jeunes. C’est en tout cas ce que semble montrer une récente étude menée par YouConnect, société spécialisée dans le recrutement et la sélection de profils juridiques et RH, en collaboration avec la Vlerick Business School. «Nous avons constaté chez les jeunes diplômés que plus d’un juriste sur deux avait décroché son premier emploi au barreau. Tandis que celui ou celle qui commence sa carrière ailleurs le fait le plus souvent dans l’enseignement et la fonction publique (13%), ou le secteur financier (8%)», affirme Ilse Tack.

Alors comment expliquer cet intérêt massif pour le barreau? Par les opportunités qu’il a à offrir, à en croire la managing partner de YouConnect: «Ce début de carrière pour de nombreux juristes au barreau s’explique par le fait que les cabinets proposent souvent des places de stages et davantage d’opportunités d’emploi aux profils peu expérimentés. C’est très différent en entreprise où plusieurs années d’expérience professionnelle sont souvent exigées.» Les jeunes diplômés ne viseraient cependant pas forcément les cabinets les plus cotés: deux tiers de ceux qui débutent au barreau le font dans des cabinets non classés au «Legal 500». Autrement dit, seul un juriste sur trois amorce sa carrière dans un cabinet classé.

Et pour briguer une place au sein de ces cabinets prestigieux, de nombreux jeunes tentent déjà de se démarquer sur les bancs de l’université. «De plus en plus d’étudiants effectuent des stages d’été, partent en Erasmus à l’étranger ou poursuivent leur cursus avec un master complémentaire. Ils sont conscients que cela peut jouer en leur faveur s’ils veulent avoir une chance de décrocher un emploi dans un cabinet d’avocats classé au Legal 500», explique Ilse Tack. Une tendance que constate également Geneviève Schamps, qui ne l’explique cependant pas de la même manière: «Je pense surtout que les étudiants le font pour se rendre compte de la réalité des différents métiers du droit et pour savoir où ils veulent vraiment aller. Mais ce qui pèse en revanche, selon moi, de plus en plus sur un CV dans le domaine juridique, c’est la maîtrise des langues.»

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Un bon tremplin

Si nombreux sont ceux à débuter leur carrière au barreau, tous les juristes n’y passent pas l’intégralité de leur carrière. «Dans les dix ans qui suivent ses débuts au barreau, un juriste sur trois choisit une autre orientation professionnelle. Dix ans après la fin de leurs études, 15% des juristes travaillent dans le secteur public et 51% dans le secteur privé. Mais le barreau est un bon choix de départ, il constitue un bon tremplin pour un emploi dans les entreprises qui valorisent très fortement l’expérience acquise au barreau. Il s’agit, en effet, d’un emploi où les jeunes acquièrent des compétences rédactionnelles, de contrats, de rigueur et de précision. Environ 60% des directeurs juridiques ont d’ailleurs débuté leur carrière au barreau», précise Ilse Tack.

Les juristes seraient enfin particulièrement fidèles à leur employeur puisqu’un quart d’entre eux exercent toujours auprès du même employeur après 25 années de travail. 70% des juristes ayant au moins vingt ans de carrière n’ont connu, eux, que trois employeurs différents. «Ils sont cependant plus avides de changement en début de carrière. La moitié d’entre eux changent d’employeur au cours des cinq premières années», constate Ilse Tack. Une tendance qui se vérifie surtout auprès de la jeune génération qui change en moyenne d’employeur après trois ans, soit près de trois fois plus vite que leurs collègues ayant au moins deux décennies d’expérience à leur actif.

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