Passer au contenu principal

Le Belge n'a jamais autant travaillé en temps plein

Date de publication: 21 nov. 2022

Depuis ces 5 dernières années, les Belges actifs n’ont jamais autant travaillé à temps plein qu’aujourd'hui. Deux travailleurs belges sur trois travaillent sous régime temps plein, selon une étude menée par Acerta.

temps salaire

Avec la crise du coronavirus, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée figure désormais en tête des préoccupations des travailleurs belges. Par exemple, en 2021, près de 80.000 travailleurs ont pris un congé parental en moyenne chaque mois pour s’occuper de leurs enfants, selon une analyse récente de l’Office National de l’Emploi (ONEM). Parallèlement, les Belges choisissent de plus en plus souvent de travailler à temps plein. En 2022, deux travailleurs sur trois sont sous contrat à temps plein. Cela représente une augmentation de 2,3 % par rapport à 2021 et un record absolu au cours des cinq dernières années.

Amandine Boseret, experte juridique d’Acerta Consult, explique : "Il est évident que les “petits” contrats sont en déclin : de plus en plus de personnes travaillent à temps plein ou au moins à 90 %. Malgré la volonté croissante de mieux concilier vie professionnelle et vie privée, il est possible que la crise énergétique et l’inflation incitent les travailleurs à s’assurer une plus grande sécurité financière en travaillant à temps plein. Pour les entreprises aussi, il y a une grande différence lorsque les travailleurs passent d’un 4/5e à un temps plein, par exemple. À raison de 7,5 heures de travail par jour, cela représente facilement 30 heures de travail supplémentaires par mois et par travailleur."

Non seulement le nombre de contrats à temps plein a atteint des niveaux sans précédent, mais de plus en plus de travailleurs optent aussi pour une semaine de travail de 4,5 jours. Par conséquent, la fraction d’occupation moyenne dans les entreprises belges — le nombre d’heures que le Belge travaille effectivement par semaine divisé par le nombre d’heures d’un contrat à temps plein — culmine à 89,4 %. En d’autres termes, l’ensemble des Belges passe en moyenne près de 90 % de la semaine de travail sur le lieu de (télé)travail. En 2018, la fraction d’occupation moyenne était inférieure d’un point de pourcentage complet (88,4 %). Ce sont surtout les femmes qui ont fait beaucoup plus d’heures ces dernières années. Alors que la fraction d’occupation des femmes était de 81,95 % en 2018, elle est maintenant de 83,59 %.

"Il y a plusieurs explications possibles au succès croissant des contrats comportant plus d’heures. Pour les employeurs, il peut s’agir d’une aide particulièrement bienvenue pour faire face aux pénuries de main-d’œuvre. Les avantages d’une augmentation du nombre d’heures des collaborateurs fixes sont nombreux : employabilité immédiate, pas de frais de recrutement de personnes supplémentaires, les entreprises savent déjà qui est le travailleur et ce qu’il veut, etc. Pour le travailleur, plus d’heures signifie plus de revenus sans avoir à chercher un autre emploi ou un emploi supplémentaire (flexi-job). Mais le fait de travailler plus d’heures doit évidemment être faisable pour le travailleur. Le télétravail joue ici un rôle important. Dans le cadre de la guerre des talents, les entreprises sortent également tous leurs atouts pour permettre à leurs travailleurs de travailler à temps plein", conclut Amandine Boseret.

>> À lire aussi : 6 contrats de travail sur 10 étaient des temps plein en 2018

>> Consultez toutes nos offres d'emploi