Le futur compte-carrière gagne en popularité
Qualifié par le prestataire de services RH Acerta de « point prioritaire de l'ordre du jour politique pour l'année à venir », le compte-carrière suscite un intérêt grandissant si l'on en croit les résultats d'un enquête menée auprès de 2.000 travailleurs et 416 PDG.
Plus de 76 % des personnes interrogées sont demandeuses de l'instauration de ce modèle, qui offre la possibilité aux travailleurs de prester plus au moment présent afin d'épargner des jours de congé qu'ils peuvent prendre à un stade ultérieur de leur carrière. Il ressort de l'enquête que les jeunes travailleurs sont les plus ouverts à cette option. « Il s'agit donc d'un atout majeur pour les employeurs à la recherche d'un plus grand afflux de jeunes travailleurs », estime-t-on chez Acerta.
Le concept peut toutefois aussi compter sur l'assentiment des employeurs : 63 % des dirigeants d'entreprise interrogés se disent ouverts au compte-carrière dans certaines limites. Plus de 80 % des PDG se déclarent également disposés à autoriser les travailleurs, à un moment donné dans le futur, à faire un pas financier en arrière pour une fonction moins pénible. « Ce résultat n'est cependant pas une grande surprise », affirme Dirk Wijns, directeur d'Acerta Consult. « Travailleurs et employeurs plaident en effet depuis longtemps en faveur d'une flexibilisation du système, mais pour l'heure, il manque le bon cadre juridique pour transposer facilement ce genre d'initiatives en pratique. »
L'intégration d'un tel concept exige en effet la prise en compte d'une série de facteurs complexes. « Il faudra notamment prévoir un cadre juridique qui autorise le dépassement des limites ordinaires de la durée du travail sans l'exigence d'un sursalaire et de récupération dans le trimestre. Le financement des jours prestés en plus et récupérés à un stade ultérieur de la carrière nécessitera la conclusion d'une convention collective, prévoyant probablement une externalisation du salaire déjà mérité mais octroyé seulement par la suite. En outre, il convient de passer de bons accords concernant la déclaration des jours qui sont pris à un stade ultérieur de la carrière, l'impact de ces jours sur d'éventuelles périodes pour lesquelles le travailleur a droit à des allocations de sécurité sociale pour cause de chômage et de maladie. De plus, la mise en œuvre peut être menée tant au niveau de l'entreprise qu'au niveau sectoriel », poursuit le communiqué d'Acerta. « La mise en pratique au sein du cadre légal sur le plan organisationnel se fait de préférence au niveau de l'entreprise », affirme Dirk Wijns.
Aujourd'hui, un employeur peut permettre à ses travailleurs, par exemple via un choix annuel, de convertir des jours de congé extralégaux en salaire ou, inversement, d'affecter le salaire à l'acquisition de jours de congé supplémentaires. Le régime du compte-carrière va plus loin : il prévoit la possibilité d'épargner le salaire engendré par des prestations de travail fournies au moment présent en vue de la prise à un stade ultérieur de la carrière sous la forme d'absence rémunérée.