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Le job étudiant retrouve des couleurs

Rédigé par: Mehdi Laghrari
Date de publication: 3 mai 2021
Catégorie:

étudiants

Après une année 2020 difficile, le ciel semble un peu s’éclaircir pour les étudiants jobistes, même si l’incertitude plane toujours sur les emplois de la saison estivale.

Alors que le débat sur la précarité étudiante et les solutions que l’on peut y apporter prend de l’ampleur, le marché du travail des « jobistes » étudiants semble retrouver un peu de dynamisme. C’est en tout cas ce que suggère une note de Randstad Group, prestataire de services RH spécialisé dans l’intérim.

Elle précise que 12.000 étudiants en moyenne travaillaient chaque semaine pour le cabinet pendant les dernières vacances de Pâques. Un niveau inférieur au record atteint en 2019, où ils étaient près de 14.000 à exercer une activité durant la même période, mais aussi – et c’est ce qui est le plus rassurant – très largement supérieur à l’année précédente, où ils n’étaient que 5.200.

Est-ce pour autant synonyme de retour à la normale sur le front de l’emploi étudiant ? Pas si l’on en croit Sébastien Cosentino, expert du marché du travail chez Randstad.

« Les indicateurs semblent dire qu’on se rapproche tout doucement du niveau de 2019, mais dans le même temps il est clair que tout une série de secteurs qui recrutent des étudiants sont toujours fermés », tempère-t-il. « Tant que ces secteurs-là ne sont pas ouverts, on ne peut pas envisager de sortie du tunnel. »

 

Jobistes, premiers impactés par la crise sanitaire

Une réaction mesurée que l’on comprend plus aisément en se penchant sur les chiffres détaillés de l’emploi étudiant.

Un récent rapport de l’Office national de sécurité sociale ne laisse aucun doute : le jobiste a été lourdement impacté par la crise sanitaire. L’étude fait état d’une baisse de 11/% du nombre de jobistes et d’une diminution de près de 8 millions d’heures de travail prestées en 2020.

Sans surprise, c’est un secteur comme l’horeca – traditionnellement très prisé des jobistes, mais fortement restreint depuis le début de la pandémie – qui a enregistré les plus fortes baisses du nombre d’emplois. Celles-ci ont été divisées par deux au second trimestre de 2020, et elles ont chuté de 36% encore durant les trois derniers mois de l’année passée.

Ce manque de dynamisme a été partiellement compensé par d’autres secteurs, mais sans parvenir toutefois à combler toutes les demandes d’emploi. « Nous avons reçu plus de demandes venant de la grande distribution et de la logistique. Plusieurs structures hospitalières ont aussi fait appel à nos services car elles souhaitaient recruter des étudiants afin de bénéficier d’une aide supplémentaire durant la pandémie », affirme Sébastien Cosentino. « Maintenant, on sait très bien qu’il y a toute une série d’étudiants qui n’ont pas pu trouver de jobs car ces secteurs-là n’ont pas pu absorber toutes les demandes. »

 

Saison estivale sous haute surveillance

Comme le reste de la société, l’évolution du marché du travail des « jobistes » – intimement liée à des domaines de prédilection comme l’horeca, l’événementiel et les parcs d’attractions – reste dans le flou compte tenu des restrictions sanitaires toujours en vigueur.

« Nous sommes tributaires des décisions gouvernementales sur ces secteurs/», affirme Sébastien Cosentino. «/Suite à la réouverture de ces différents secteurs, on verra quel sera l’afflux du public. S’il est important et qu’il respecte les mesures sanitaires, on va se rapprocher des chiffres de 2019 et être dans des perspectives positives. »

Malgré ce manque de visibilité, demandeurs d’emploi et cabinet d’intérim tentent tant bien que mal de se projeter dans la période estivale. « Nous avons énormément de demandes d’emploi du côté des étudiants et, de notre côté, et on est déjà dans une phase proactive », assure Sébastien Cosentino. « On a mis en place une série d’équipes pour travailler chez certains de nos clients moins impactés par la crise et nous nous tenons prêts à aider les entreprises à constituer leurs effectifs. »

Afin de booster les recrutements dans ces secteurs mis à l’arrêt par la crise sanitaire, le gouvernement fédéral a d’ailleurs fait le pari de la flexibilisation du marché du travail, comme au deuxième trimestre de 2020.

Ainsi, les heures prestées par les jobistes au cours de la saison estivale dans des secteurs comme l’horeca, l’événementiel ou encore les parcs d’attractions ne seront pas comptabilisées dans le quota annuel, plafonné à 475 heures.

 

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