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Le premier emploi de Christian De Valkeneer, procureur général de Liège

Date de publication: 25 mai 2012
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Christian De Valkeneer a embrassé bien des métiers au sein de la magistrature : substitut, juge d'instruction, procureur du Roi pour accéder aujourd'hui à  la fonction de procureur général de Liège. Son premier emploi l'avait amené à  côtoyer de près la Police, bras droit de la justice.

Mon premier emploi

Après mes études de droit à  l'UCL, j'ai été engagé comme assistant et chercheur. J'ai découvert les joies de l'enseignement et ai également été chargé d'effectuer une recherche consacrée à  la Police. J'ai passé huit mois en 1986 auprès de la police locale de la Ville de Bruxelles. J'ai suivi les interventions des policiers de quartier, de Police-Secours. Ce fut une expérience très intense de passer des journées, des nuits, des week-ends avec une équipe de 49 personnes au sein de laquelle j'ai dû me faire accepter, me faire oublier. L'objectif de la recherche portait sur l'étude des relations entre la Police et la population, et sur la gestion des interventions.

Mon premier salaire

36 000 BEF (soit 900 €). Pour moi, c'était une somme importante qui m'a permis de m'installer et de devenir autonome.

Mes premiers acquis

Le fait de connaître la Police de l'intérieur, de bien appréhender les contraintes de terrain, les possibilités d'intervention m'a beaucoup servi en tant que magistrat. Cela m'a permis de mieux orienter mes demandes dans les devoirs d'enquête et de ne pas être perçu comme un magistrat déconnecté du terrain. L'enseignement, mon deuxième métier, est extrêmement important pour moi, car avoir un diplôme est un bagage pour la vie. Enseigner nourrit mes activités de magistrat et vice-versa. Je n'imaginerais pas enseigner sans être aussi sur le terrain. De plus, ces deux métiers sont axés sur la formulation, le fait d'exposer un certain nombre de choses : c'est important pour un enseignant, et tout autant pour un magistrat, de structurer sa pensée et de pouvoir l'exprimer clairement. Ce à  quoi j'étais le moins préparé, c'est de gérer des hommes, ce que j'ai appris sur le tas, notamment à  Charleroi, et ce fut passionnant.

Ma fin de carrière rêvée

En tant que procureur général, j'espère pouvoir apporter à  la justice de nouvelles choses, le temps de mon mandat. C'est sans doute un job moins opérationnel, plus stratégique, avec des orientations à  impulser pour que la justice devienne un service public moderne. Mais je dois dire que j'ai été gâté dans mon parcours professionnel, en termes de fonctions et de dossiers.

Mes conseils aux plus jeunes

Magistrat, c'est un magnifique métier, qui offre beaucoup de possibilités, de satisfactions, et qui demande non seulement des qualités de juriste, mais aussi humaines en termes d'empathie et de contacts, de courage, car il faut prendre des décisions difficiles, et de rigueur et de sens du travail, car il n'en manque pas.