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Le présentéisme structurel est en hausse

Date de publication: 29 juin 2022

Cette pratique qui consiste a travaillé systématiquement lorsque l'on est malade a connu une véritable croissance liée à la crise sanitaire. 54,8% des Belges sont déjà tombés malades en 2022 et 37,8% ont toutefois continué à travailler, d'après Securex.

maladie

Le « présentéisme » peut être défini comme le fait par lequel les travailleurs malades ne fournissent pas de certificat médical mais choisissent tout de même d’aller travailler ou de faire du télétravail. Une tendance qui s’est beaucoup renforcée durant la crise liée au coronavirus.

D’après Securex, parmi l'ensemble des travailleurs belges, 45,2% n’est jamais tombé malade au cours des 12 mois précédant l'enquête contre 54,8% de personnes malades ou handicapées par un accident privé pendant au moins un jour. Ces travailleurs belges ont continué de travailler pendant plus d’un tiers de leurs jours de maladie (37,8%) en 2021, ce qui représente une augmentation de 11,4% par rapport à 2019.

Le « présentéisme structurel », à savoir le fait de travailler systématiquement lorsqu’on est malade, a également connu une forte hausse en passant de 10,0% à 14,2% de travailleurs entre 2019 et 2021 (+41%).

Le fait de travailler systématiquement en étant malade peut avoir de nombreuses conséquences négatives, que ce soit sur le plan physique, mental ou autre. L’étude de Securex révèle une corrélation claire entre le fait de systématiquement travailler, en dépit de la maladie, et le fait de souffrir de différents troubles.

« Travailler en étant malade n’est, en soi, ni bon ni mauvais. Le repos et le travail peuvent tous deux contribuer à un rétablissement rapide, en fonction de la situation médicale et professionnelle réelle. Cependant, le présentéisme structurel est, quant à lui, néfaste pour la santé des travailleurs. Ils ont tendance à trop peu récupérer, ce qui peut augmenter le risque de burn-out ou d’autres problèmes médicaux », déclare Heidi Verlinden, Research Project Manager chez Securex.

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Le présentéisme structurel et les problèmes mentaux

Plus d’un tiers des travailleurs sondés qui pratiquent le présentéisme structurel se sont déjà plaints de souffrir de troubles psychologiques, comme le stress et la dépression, au cours des 12 mois précédant l’enquête (36,6%), contre une personne sur six pour les travailleurs qui ne travaillent jamais lorsqu’ils sont malades (16,2%).

Une corrélation existe également sur le plan moteur car 53,5% de ceux qui travaillent toujours en étant malade se plaignent de problèmes musculaires, articulaires ou osseux (par exemple, mal de dos, mal à la nuque, fracture de la jambe) contre 31% des travailleurs qui ne travaillent jamais lorsqu’ils sont malades.

Enfin, 54,9% des travailleurs qui font du présentéisme structurel indiquent qu’ils souffrent d’une combinaison d’au moins deux types de plaintes : psychiques, moteurs, respiratoires, gastro-intestinaux et/ou autres. Seul 19,3% souffrent d’une combinaison d’au moins deux de ces plaintes parmi ceux qui ne travaillent jamais en étant malade.

« Les employeurs peuvent créer un contexte dans lequel les travailleurs font eux-mêmes le bon choix de continuer ou non à travailler, sans que cela leur soit imposé de façon explicite ou implicite. Les employeurs, et le travailleur lui-même, ont intérêt à ce que le travailleur fasse un choix sain qui aura un effet positif à court et à plus long terme », souligne Elisabeth Van Steendam, Manager Wellbeing chez Securex.

La maladie et l'efficacité ne font pas bon ménage

Travailler tout en étant malade diffère de travailler dans des circonstances normales et saines, surtout en matière d’efficacité. En effet, l’étude de Securex démontre qu’un travailleur actif en étant malade dispose d’une efficacité de 60,6% par rapport à son taux d’efficacité en bonne santé.

Parmi ceux qui pratiquent le présentéisme à domicile, la moitié (49,2%) n’a pas d’expérience en matière de télétravail et a indiqué que son efficacité tombait à 39,3%. L’autre moitié qui dispose d’une expérience du télétravail a, quant à elle, indiqué que son efficacité était de 62,1% lorsqu’elle pratiquait le présentéisme à domicile. Ce taux d’efficacité est quasi similaire à celui des travailleurs qui continuent à travailler en cas de maladie, sur leur lieu de travail (65,9%).

Pour en savoir plus sur cette enquête rendez-vous sur le site de Securex.

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