Le télétravail diminue le désir d'augmentation chez les travailleurs
Plus les employeurs offrent de possibilités de télétravail, plus l’offre est attrayante. C'est ce que démontre une étude menée par Eline Moens de l'UGent. Les employés sont même prêts à accepter un salaire moindre en échange d'une augmentation du télétravail.
Sous l’impulsion d’Eline Moens, l’UGent a évalué l'attractivité des offres d'emploi sur un échantillon représentatif de 500 travailleurs belges dont les conditions salariales et la possibilité de télétravail divergent.
Les résultats montrent que le lien entre les possibilités de télétravail et l'attrait d'un emploi est presque linéaire. Si, par exemple, le nombre d'heures de télétravail possibles augmente de 10%, passant de 20 % (un jour) à 30 % (un jour et demi), les salariés trouvent l'emploi plus attrayant de 2,2 % en moyenne et se satisfont d'une augmentation de salaire inférieure de 2,3 %. « En langage humain : si le salaire pour un nouvel emploi doit normalement augmenter de 10 %, il est tout aussi bien de ne l'augmenter que de 5 % si cela est compensé par un jour supplémentaire de télétravail », explique Eline Moens.
Un meilleur équilibre vie privée – vie professionnelle
Les employés trouvent le télétravail attrayant car il permet un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée ainsi qu’une plus grande autonomie. « Dans les emplois où le télétravail est moins possible, il est particulièrement important que les employeurs communiquent leurs efforts pour maintenir l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée et l'autonomie dans l'accomplissement des tâches. De cette manière, ils peuvent compenser la moindre attractivité des emplois sans télétravail ».
Enfin, l'étude montre que les travailleurs les plus consciencieux sont généralement moins intéressés par des possibilités de télétravail plus étendues. Une explication pourrait être qu'il est parfois moins efficace d'effectuer certaines tâches à domicile. « Les employeurs devraient surveiller de près l'auto-sélection des employés moins consciencieux dans les emplois où le télétravail est plus fréquent, afin d'éviter une baisse de la productivité », estime Stijn Baert, professeur d'économie du travail.
Source : HLN.
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