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Les Belges continuent à travailler même en congé maladie

Date de publication: 26 juil. 2022

Un Belge sur sept continuerait à travailler, selon une étude de Securex. On enregistre une hausse de 41%  de ce phénomène depuis la crise sanitaire.

Securex

Alors qu’entre 2014 et 2019, le nombre de travailleurs qui travaillaient systématiquement en étant malades ne cessait de diminuer, Securex, partenaire en matière d’emploi et d’entreprenariat, vient d’établir que s’est opéré une forte tendance inverse depuis l’arrivée du Covid. En effet, dans l’étude du partenaire emploi réalisée auprès de quelque 1500 travailleurs belges à l’automne 2021, il s’avère qu’un travailleur belge sur sept continue systématiquement de travailler en étant malade, contre un travailleur sur dix en 2019. Ce phénomène qualifié de « présentéisme structurel », aurait connu une augmentation de 41% en 2 ans.

Ce « présentéisme » se caractérise par le fait que les travailleurs malades ne fournissent pas de certificat médical mais choisissent d’aller travailler ou de faire du télétravail. Une tendance qui s’est fortement intensifiée durant la crise sanitaire. Selon Securex, parmi l'ensemble des travailleurs belges, 45,2% n’est jamais tombé malade au cours des 12 mois précédant l'enquête contre 54,8% de personnes malades ou handicapées par un accident privé pendant au moins un jour. Ces travailleurs belges ont continué de travailler pendant plus d’un tiers de leurs jours de maladie (37,8%) en 2021, ce qui représente une augmentation de 11,4% par rapport à 2019. Le « présentéisme structurel » a également connu une forte hausse en passant de 10,0% à 14,2% de travailleurs entre 2019 et 2021 (+41%).

« Travailler en étant malade n’est, en soi, ni bon ni mauvais. Le repos et le travail peuvent tous deux contribuer à un rétablissement rapide, en fonction de la situation médicale et professionnelle réelle. Cependant, le présentéisme structurel est, quant à lui, néfaste pour la santé des travailleurs. Ils ont tendance à trop peu récupérer, ce qui peut augmenter le risque de burn-out ou d’autres problèmes médicaux », analyse Heidi Verlinden, Research Project Manager chez Securex.

Le présentéisme structurel, mauvais pour la santé

L’étude de Securex révèle une corrélation claire entre le fait de systématiquement travailler, en dépit de la maladie, et le fait de souffrir de différents troubles. Plus d’un tiers des travailleurs sondés qui pratiquent le « je suis malade mais je bosse » se sont déjà plaints de souffrir de troubles psychologiques, comme le stress et la dépression, au cours des 12 mois précédant l’enquête (36,6%), contre une personne sur six pour les travailleurs qui ne travaillent jamais lorsqu’ils sont malades (16,2%).

Une corrélation existe également sur le plan moteur car 53,5% de ceux qui travaillent en étant souffrant se plaignent de problèmes musculaires, articulaires ou osseux contre 31% des travailleurs qui ne travaillent jamais lorsqu’ils sont malades.
Enfin, 54,9% des travailleurs adeptes du présentéisme structurel indiquent souffrir d’au moins deux types d’affections : psychiques, moteurs, respiratoires, gastro-intestinales et/ou autres. Seul 19,3% de ceux qui ne travaillent jamais étant malade, combinent un ou deux de ces maux.

« Les employeurs peuvent créer un contexte dans lequel les travailleurs font eux-mêmes le bon choix de continuer ou non à travailler, sans que cela leur soit imposé de façon explicite ou implicite. Les employeurs, et le travailleur lui-même, ont intérêt à ce que l’employé fasse un choix sain qui aura un effet positif à court et à plus long terme », souligne Elisabeth Van Steendam, Manager Wellbeing chez Securex.

Le profil type du Belge malade et travailleur

D’après Securex, le profil typique du travailleur pratiquant le présentéisme structurel concerne fréquemment les employés hautement qualifiés, plutôt du secteur privé et ceux actifs au sein d’une micro-entreprise comptant 5 travailleurs maximum. Trois raisons principales pousseraient à choisir de travailler malgré le fait que l’on soit malade :

  1. Les travailleurs se sentent capables de travailler : au-delà de la capacité physique et mentale de travailler en étant malade, le télétravail permet à la personne malade de travailler à domicile tout en évitant d’éventuellement infecter ses collègues.
  2. Ils ne veulent pas accabler leurs collègues : certains travailleurs malades culpabilisent à l’idée de se décharger de leur travail sur leurs collègues et de craindre que cela puisse les surmener.
  3. Ils sont suffisamment motivés pour travailler : la motivation peut être positive ou négative. Dans certains cas, la pression liée à l’emploi peut pousser certains travailleurs malades à poursuivre leur travail.

« L’augmentation du télétravail en raison du Covid, a clairement accentué la tendance du présentéisme. L’augmentation de la charge de travail a accentué à la fois le présentéisme structurel ainsi que le risque d’épuisement professionnel. Indépendamment du télétravail. Les télétravailleurs ne sont pas plus exposés au risque de présentéisme structurel et d’épuisement professionnel que les non-télétravailleurs », conclut Heidi Verlinden.

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