Les entreprises forment plus et mieux

D’après une enquête du SPF Economie, les entreprises ont dépensé 1.405 euros pour leurs salariés en 2015. Une « heureuse surprise », pour l’Union Wallonne des Entreprises (UWE).

C’est une heureuse surprise : la formation en entreprise se porte mieux que ce qu’on imaginait », lance Jean De Lame, secrétaire général de l’Union Wallonne des Entreprises et plus spécifiquement « Directeur Emploi-Formation ». « Dans le cadre de l’accord interprofessionnel, il était prévu que les entreprises consacrent 1,9 % de la masse salariale globale et je constate qu’on arrive à un taux de 2,4 %. C’est une vraie bonne nouvelle. »

Objectif : 5 jours par an

Dans les grandes lignes, 84 % des entreprises organisent des formations pour leurs collaborateurs, d’après les chiffres compilés pour l’Enquête sur la formation professionnelle continue de 2015 du SPF Economie. Par rapport à l’enquête de 2010, c’est 6 % de mieux. Ce sont surtout les secteurs des services financiers (97,1 %), de l’entretien et de la réparation de véhicules automobiles (95,4 %) qui proposent le plus souvent des formations. Sans surprise, le secteur de l’informatique suit tout juste derrière. Un bémol tout de même : en nombre d’heures, les chiffres semblent peu importants. Les salariés suivent en moyenne 18,9 heures de formation par an. Avec 26,1 heures de formations internes et externes par salarié, le secteur des produits chimiques arrive en première position. Avec en moyenne 24 heures de formation par salarié, les entreprises de Bruxelles affichent de meilleurs résultats que les entreprises établies en Wallonie (16,1 heures) ou en Flandre (17,2 heures). Des chiffres qui semblent à première vue assez faibles. « A première vue, oui, mais il ne faut pas oublier qu’un des objectifs de la loi relative au travail faisable et maniable du 5 mars 2017 (de Kris Peeters, NDLR) est de passer de 2 à 5 jours de formation. On va donc travailler de manière sectorielle, et petit à petit, les conventions paritaires intégreront cette donnée également », poursuit l’expert de l’UWE. Objectif de 5 jours de formation par an et par équivalents temps plein qui, précisons-le, remplace depuis le 1er janvier 2017 celui d’arriver à 1,9 % de la masse salariale globale.

Les « soft skills » privilégiées

Cela étant, ne peut-on pas reprocher aux entreprises d’avoir une conception très « utilitaire » de la formation quand on voit que la priorité no1 dans le choix des formations (pour 60 % des entreprises) relève des compétences techniques, pratiques ou spécifiques à une tâche particulière ? « Non, je ne le pense pas. L’objectif d’une entreprise n’est pas de transformer un juriste en ingénieur. Il faut garder en tête qu’elles ne veulent certainement empêcher les promotions, qu’elles font tout pour les anticiper par des formations pour ceux qui le mériteraient, mais que leur objectif n’est pas de former pour changer de métier. Il s’agit d’accompagner le développement des travailleurs, en leur donnant des formations en lien avec le job. Cela dit, de plus en plus, et ça figure d’ailleurs dans leurs priorités, les entreprises encouragent également les formations en ‘soft skills’ (pour près de 40 % des entreprises, NDLR), qui sont tournées sur le travail en équipe, la communication, l’assertivité… C’est très important de développer des capacités dans ces domaines, tant pour l’employé que l’employeur, et ça permet aussi de gommer quelques freins à la mobilité », poursuit Jean de Lame. Les autres priorités ? Avoir une attitude orientée client (pour 45 % des entreprises), la capacité à résoudre des problèmes (29 %) et les compétences générales en informatique (27 %). En moyenne, les entreprises ont dépensé 1.405 euros par salarié (en grande partie déductibles) en coût de formation en 2015.

F.M.

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