Les entreprises sont toujours à la recherche de la solution de mobilité idéale
Les problèmes de mobilité, surtout dans la capitale, ne datent pas d’hier. Les trajets et embouteillages toujours plus longs, poussent les entreprises à mettre en place de véritables stratégies de mobilité. Pour améliorer les déplacements, les méthodes classiques sont encore celles qui marchent le mieux.
« La proximité avec une gare est vraiment un atout », explique Bernard Dehaye, coordinateur mobilité, environnement et développement durable chez Belfius, chez qui 68 % du personnel vient désormais travailler en train. L’autre moyen visiblement apprécié par les travailleurs est le vélo, notamment électrique qui est de plus en plus populaire. « Notre parking vélos compte 120 places et dévient un peu étroit. On doit également le munir de prises supplémentaires pour permettre aux gens de recharger leur batterie », continue le responsable de la banque.
L’apprentissage du vélo
Chez Elia aussi, la pratique du vélo est également encouragée. « On a évidemment installé des vestiaires mais on a aussi mis en place plusieurs initiatives comme un check-up régulier des vélos ou encore des cours pour apprendre à rouler dans la circulation », détaille Valérie Legat, environmental & mobility expert. Du côté de Solvay, qui est situé à Neder- Over-Heembeek, on se creuse aussi les méninges pour améliorer la mobilité. Le site étant assez mal desservi, le nombre de travailleurs ayant recours aux transports en commun est assez faible. Pas de quoi pour autant décourager la direction. « Actuellement encore, 74 % du personnel vient en voiture, nous souhaitons baisser ce chiffre à 55%», explique Patrick Marichal, site manager & HR Manager Benelux de l’entreprise, qui aimerait développer un concept original. « Comme on est situé à côté du canal, pourquoi ne pas mettre un jour en place un bateau qui ferait la navette jusqu’à proximité de la gare du Nord ? Ça se fait dans d’autres villes européennes et ça fonctionne très bien », explique le responsable. En attendant le bateau, l’entreprise spécialisée dans la chimie tente de rendre l’utilisation de la voiture moins attractive, avec, par exemple, des restrictions sur l’utilisation des voitures de société. «Une limite de kilomètres est calculée et traduite en une quantité d’essence. Une fois que cette limite est dépassée, le travailleur doit lui-même payer ses pleins », poursuit Patrick Marichal.
Chez Belfius aussi, on s’attaque à l’attractivité de l’automobile, le parking de la société étant payant depuis 2001. « C’est plutôt symbolique car on demande 30 euros par mois, soit bien moins que le prix normal. Mais au final, cela représente quand même 360 euros par an, ce qui participe à la dissuasion », explique le responsable chez Belfius.
L’échec du covoiturage
Si les initiatives sont nombreuses donc, toutes ne sont pas pour autant une réussite. Ainsi le co-voiturage semble avoir du mal à décoller chez les travailleurs. L’utilisation de ce moyen est d’ailleurs en baisse chez Belfius. « Au début du carpooling, environ 180 personnes y avaient recours. Aujourd’hui, on doit être à environ une trentaine », constate le responsable mobilité de la banque.
Un manque de succès aussi visible chez Solvay. « En réalité, l’intérêt sur la mobilité est assez faible. Au final, on se retrouve à plusieurs dans la même voiture mais toujours coincés dans l’embouteillage. C’est peut-être plus agréable mais ça ne fait pas vraiment évoluer le problème », estime Patrick Marichal. Selon lui, les autorités devraient mettre en place des mesures pour rendre ce moyen attractif. « En Californie, il existe des bandes de circulation réservées au covoiturage, ce qui donne vraiment un sens au partage de la voiture. Mettre en place la même chose en Belgique permettrait de stimuler ce moyen de transport alternatif à la voiture individuelle ».
ARNAUD MARTIN