Les PME désavantagées par rapport aux multinationales ?
Si le secteur chimie/pharmacie est celui qui paie le mieux, d’autres facteurs entrent en ligne de compte dans la capacité salariale des employeurs. Notamment la taille des entreprises.
Les résultats de notre enquête le démontrent : travailler dans une entreprise employant plus de 500 personnes, c’est s’assurer un salaire plus généreux de 16 % en moyenne. Un pourcentage qui décroît en même temps que le nombre de travailleurs.
Gosse entreprise = gros salaire, petite entreprise = petit salaire ? Ce n’est pas si évident, affirme Pascale Schà¼tz, Partner chez Mercuri Urval Belgium. Dans les grandes entreprises, vous pouvez certes avoir des multinationales qui ont l’habitude des salaires londoniens et qui suivent dans leurs filiales. Mais vous pouvez aussi avoir des multinationales qui mettent en avant la force de frappe de leur notoriété : être employé chez elles vous permet d’afficher un beau branding dans votre CV. En contrepartie, le salaire peut y être moins important. Par contre, une PME, même dynamique, aura plus de mal pour attirer un universitaire brillant sur son seul nom : elle devra le payer plus. Souvent, les PME doivent en rajouter une couche en termes d’attractivité.
Un autre élément déterminant, c’est la nationalité de la société. Les entreprises américaines, allemandes ou encore britanniques paient à peu près 10 % de mieux que leurs concurrentes belges. Les entreprises américaines ont une culture du résultat, épingle Yves Storez. Vous êtes payé plus, mais vous prenez plus de risques ! La performance est mieux payée. C’est culturel, détaille Pascale Schà¼tz. Il y a une habitude anglo-saxonne d’un élitisme professionnel, et donc d’un élitisme salarial. Même si la fiscalité belge n’est pas favorable, les multinationales restent au-dessus de la mêlée. Mais c’est assorti d’une pression : il y a une plus grande exigence sur la performance à délivrer. Cela conditionne le profil des candidats : il faut être prêt à travailler dans ces conditions. Cela ne veut pas dire que les sociétés belges sont plus cool, mais il y a davantage de patience : on investit davantage sur le long terme. Dans les multinationales, on paie plus, mais on veut du return tout de suite.
Bernard Padoan
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