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Les sciences de la vie ont décidé de former, pour recruter

Rédigé par: Benoît JULY
Date de publication: 31 août 2022

Deux bacheliers en alternance, en bioqualité et en biopharmaceutique, vont voir le jour en septembre. Objectif : pallier la pénurie de talents dans un secteur qui propose plus de 2.800 postes à pourvoir sur la seule année 2022, dont plus de la moitié cherchent encore preneur au second semestre.

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Plus de 2.800 postes à pourvoir sur la totalité de 2022 : une bonne nouvelle, assurément, pour le secteur des sciences de la vie et de la chimie en Wallonie et à Bruxelles, mais aussi une source d’angoisse pour les entreprises concernées. « Plus de la moitié des sociétés ont des offres d’emploi ouvertes depuis plus de six mois. De plus, la transformation digitale complexifie les compétences attendues des talents. Il est temps de trouver des solutions structurelles pour répondre à ce besoin croissant de collaborateurs », dit-on chez Essenscia, la fédération sectorielle qui constate que, parmi ces besoins en recrutement, 46 % concernent de nouveaux postes et 54 %, des remplacements.

Les opportunités d’emploi concernent la totalité du cycle de développement et de la production du secteur, depuis les fonctions de la recherche et développement jusqu’aux métiers support. Ce sont toujours les profils spécialisés dans la production et les métiers liés à cette dernière (contrôle de qualité & affaires réglementaires, logistique, maintenance) qui sont les plus recherchés, avec 60 % des postes à pourvoir.

Si un poste sur cinq est accessible sans expérience requise, près de 60 % des offres sont destinées à des diplômés de l’enseignement secondaire supérieur (26 %) ou des bacheliers (32 %), les détenteurs d’un master, les ingénieurs et les titulaires d’un doctorat étant bien évidemment également recherchés.

Cours et formation pratique

C’est dans ce contexte que s’inscrit le lancement de deux nouveaux bacheliers en alternance, qui accueilleront leurs premiers étudiants en septembre et qui, tous deux, combineront donc, sur une période de 3 ans, des périodes de cours et des périodes de formation pratique, rémunérée, en entreprise.

Le bachelier en biopharmaceutique, proposé en co-diplomation par la 8HELHa et la HEPH Condorcet, formera les étudiants « à participer à la recherche et à l’élaboration de produits pharmaceutiques, à la production de molécules, de vaccins, de traitements thérapeutiques essentiels pour l’évolution des soins de santé, aux différentes étapes de validation de la qualité de ces produits ainsi qu’au packaging, aux conditions de livraison et au stockage ».

Le bachelier en bioqualité, proposé en co-diplomation par la HE Vinci et la HELHa, formera quant à lui les étudiants « à élaborer et à améliorer les processus liés à la qualité, l’hygiène, la sécurité, l’environnement ainsi qu’à la gestion documentaire ». Les titulaires de ce diplôme garantiront que les produits ou les services vendus par l’entreprise sont conformes aux exigences du client ou du marché, au cahier des charges de l’entreprise et aux législations. Au laboratoire, ils s’assureront de la conformité biologique, microbiologique et chimique des matières premières, des produits en cours d’élaboration et des produits finis. « Leur travail interviendra à tous les niveaux de la production : approvisionnement, préparation, fabrication, conditionnement et emballage », en précise le descriptif.

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« Des filières d’excellence »

Ayant accrédité ces formations, Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, estime qu’elles permettent de répondre à une double demande. « D’une part, celle des étudiants de disposer de formations pratiques en phase avec les compétences requises et applicables sur le marché du travail. D’autre part, celle de l’industrie, en recherche de professionnels qualifiés pouvant apporter une plus-value immédiate au sein des entreprises actives dans ces secteurs d’avenir. » Des propos auxquels Willy Borsus, ministre wallon de l’Economie et des Centres de compétence, ajoute que « le modèle de la formation en alternance est un modèle gagnant, tant pour les entreprises que pour les apprenants, dont la grande majorité trouve un emploi à la suite de la formation ».

« Aujourd’hui, de nombreux jeunes ont besoin d’un apprentissage plus axé sur la pratique », confirme Rose-May Delrue, chez Essenscia Wallonie-Bruxelles. « Les cursus en alternance qui existent depuis 2011, tels que le master en génie analytique et le master en gestion de production, sont des filières d’excellence. On constate un très haut taux d’employabilité de ces diplômés. Les étudiants qui optent pour ces nouveaux bacheliers font donc un choix stratégique : ils s’assurent un avenir dans un secteur porteur et indispensable pour répondre aux défis environnementaux et de santé. Grâce à l’alternance, ils auront aussi l’avantage d’être déjà familiers du milieu de l’entreprise à la fin de leur formation. »

Fruits d’une vaste coopération entre le secteur et les hautes écoles concernées, ces cursus bénéficient aussi du soutien d’Aptaskil, le centre de compétence sectoriel spécialisé dans les 8métiers de la production. « Chez nous, les futurs bacheliers pourront profiter d’une période d’apprentissage dans un environnement proche de celui de l’entreprise », assure sa directrice générale, Isabelle Legentil. « Ceci leur permettra d’être préparés pour leurs stages, qui leur seront d’autant plus profitables. Nos formateurs, issus du monde de l’industrie, leur apprendront les compétences et aptitudes requises sur le terrain. Grâce à nos infrastructures et pilotes, les étudiants pourront également être formés aux codes de l’industrie et à l’utilisation des équipements professionnels. Une passerelle idéale pour gagner en expérience et assurer la transition du milieu académique vers celui du monde industriel. »

Ces bacheliers complètent l’offre de formation en alternance menant à des métiers du secteur de la chimie et des sciences de la vie : les masters en génie analytique, en gestion de production ou en gestion de la maintenance électromécanique, le bachelier en mécatronique et robotique, notamment. Ils complètent également d’autres initiatives comme la création de l’EU Biotech Campus, ce centre de formation multidisciplinaire de pointe pour le secteur biotech et biopharma, doté d’un accélérateur d’entreprises.

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Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur.