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Les sciences humaines mènent-elles au chômage ?

Date de publication: 9 déc. 2014
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C'est le talisman indispensable. La license to play. Le seul carton d'invitation à  l'emploi qui vaille. Pour ouvrir la porte du bureau, mieux vaut que le diplôme soit le bon : celui qui rentre dans les petites cases, celles du recruteur.

Les universitaires férus d'histoire, de philo ou de socio n'ont qu'à  retourner à  l'école, comme prof, ou pour glaner un « vrai » diplôme, n'est-ce pas ? C'est une vieille rengaine évidemment, entonnée par tous ceux qui reprochent aux universités leur conservatisme à  ne vouloir former que de jeunes théoriciens, trop éloignés des besoins du marché. Et si cette vieille comptine empêchait les entreprises de tourner, d'évoluer, d'innover ?

En Angleterre, les recruteurs pensent transversal. Pour preuve, l'Université d'Oxford a effectué une étude pour recenser les trajectoires de tous ses diplômés en sciences humaines de 1969 à  1989. Près de onze mille diplômés en philosophie, histoire, littérature et langues ont été mis à  la question. Combinant entretiens d'experts et statistiques dans son étude, l'Université d'Oxford revendique désormais l'« impact invisible » mais bien réel que ses disciples ont sur l'économie, dans une variété de domaines surprenante.

En effet, on retrouve 80 % des diplômés des sciences humaines dans des secteurs d'influence majeurs. Ainsi, 25 % travaillent dans l'éducation, 20 % dans le management, 11,3 % en justice, 11,4 % dans les médias et...10,4 % en finance !

Si l'éducation reste le premier secteur employeur de ces brillants élèves, la tendance s'inverse progressivement : les diplômés se dirigent de plus en plus vers les secteurs des médias, de la justice et de la finance. La destinée professionnelle des élèves de philosophie est éloquente. Près de 25 % filent en management et 25 % en finance. Quand le secteur financier recrute parmi les diplômés de sciences humaines, 40 % de sa pioche viennent de philosophie.