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Les travailleurs belges sont mitigés face à la baisse du taux de chômage

Date de publication: 29 nov. 2017

Le marché du travail se porte bien depuis quelque temps. Le nombre de postes vacants ne cesse de grimper, celui des professions critiques explose et le chômage est tout logiquement en baisse. C’est dans ce contexte que le spécialiste des ressources humaines Randstad s’est donné pour objectif de mesurer le degré de confiance moyen des travailleurs. Le verdict ? « On s’attendait à ce que cette confiance soit proche de celle qui régnait au cours de la haute conjoncture précédente en 2007, voire – pourquoi pas – qu’elle la dépasserait. Globalement, c’est plutôt la déception. »

Le nombre d’optimistes (ceux qui jugent le marché du travail favorable à très favorable pour trouver un emploi ou changer d’emploi) dépasse à peine celui des pessimistes : 44 % des interrogés estiment le marché du travail favorable à très favorable, 39 % estiment défavorables à très défavorables leurs chances sur le marché du travail. Pour 17 % des répondants, le marché du travail n’est ni favorable ni défavorable. « Il semblerait que la confiance des travailleurs ne soit plus tout à fait en phase avec l’évolution objective du marché du travail » , constate-t-on chez Randstad.

À ce jour, le taux de chômage s’élève à 7,2 % en Belgique (source : Eurostat, troisième trimestre 2017). Il est donc inférieur à celui de 2007, lorsqu’il atteignait 7,5%. On pourrait donc logiquement s’attendre à voir le niveau de confiance actuel des travailleurs (au moins) égaler celui de 2007. Curieusement, la proportion d’optimistes a reculé de 9 % depuis lors : il y a 10 ans, 53 % des interrogés se disaient optimistes, contre 44 % aujourd’hui. Ce chiffre suggère que les travailleurs et demandeurs d’emploi sont devenus structurellement – indépendamment de la conjoncture économique – moins sûrs de leur position sur le marché du travail.

« Deux évolutions majeures pourraient expliquer ce phénomène : la globalisation et la digitalisation/robotisation , estime-t-on chez Randstad. À l’heure de la globalisation, les travailleurs craignent qu’une partie des emplois disponibles ne disparaisse à l’étranger ou que les investisseurs étrangers ne revoient à la baisse leurs investissements en Belgique. Facteur plus important encore : l’évolution technologique. Nombreux sont ceux qui croient que les emplois seront phagocytés par les robots, ou alors numérisés/automatisés, et que l’on ne créera plus assez d’emplois. Dans les deux cas, il s’agit principalement de perceptions qui ne sont absolument pas confirmées par les faits. »

Deuxième grand constat : les femmes continuent à juger le marché du travail nettement plus défavorable que les hommes. Au cours des 10 dernières années, le chômage des femmes a pourtant évolué positivement par rapport au chômage masculin. Depuis quelques années, le taux de chômage féminin en Belgique se situe au niveau de celui des hommes, voire en deçà.

Cette évolution positive n’a cependant aucun effet sur la confiance globale des femmes. L’écart semble même s’être creusé pour atteindre 15 points de pourcentage (resp. 51 % et 36 % d’optimistes). Les femmes sont à la fois plus neutres (21 % contre 14 %) et plus pessimistes (43 % contre 35 %) que les hommes quant à leurs chances sur le marché du travail.

« La maigre confiance qu’inspire le marché du travail aux travailleurs pourrait devenir un frein à la mobilité volontaire de ces derniers, estime Jan Denys, spécialiste du marché du travail chez Randstad. Une étude menée par Securex en 2016 semble le confirmer. Cette faible mobilité volontaire n’est pas très favorable au fonctionnement global de notre marché du travail et pourrait même influencer négativement l’innovation et la productivité. »

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