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L'homme qui avait perdu 75 milliards de dollars

Date de publication: 21 août 2013
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Voici l’histoire de la plus grosse ruine personnelle de tous les temps. Tout commence au Japon, pays où est né Masayoshi Son, fondateur et PDG du conglomérat japonais de télécommunications, SoftBank. En l’an 2000, lorsque la bulle Internet était à son déploiement maximal, Masayoshi Son pesait 76 milliards de dollars. Puis la bulle explosa. Alors que le cours des actions de SoftBank amorçait une chute libre, Masayoshi Son subit la plus grosse ruine personnelle de tous les temps.

The road to California

Masayoshi Son et sa famille quittent le Japon pour s’installer en Californie. Masayoshi Son a à peine 16 ans. Il parle à peine l’anglais mais il termine tout de même des études à l’université de Berkeley et entre sur le marché du travail, des diplômes d’économie et de sciences informatiques en poche. L’un de ses premiers business consiste à importer des contrefaçons bon marché du jeu d’arcade Space Invaders, qu’il loue ensuite à des laveries.

Jeune prodige

Dès l’âge de 24 ans, Masayoshi Son crée SoftBank, à Tokyo. Dans l’année, SoftBank développe de nombreux programmes informatiques et publie deux magasines à grand tirage, focalisés sur l’industrie du pc. Soucieux d’aller toujours plus haut, Masayoshi Son consacre la décennie suivante à faire de SoftBank un empire gigantesque des médias et des télécommunications. Au milieu des années 1990, SoftBank devient une société de courtage et s’impose comme le premier fournisseur de la télévision satellite au Japon. L’homme d’affaires nippon parvient aussi à convaincre Yahoo de le laisser lancer de façon indépendante ce qui deviendra ensuite le plus gros moteur de recherche du Japon, Yahoo! Japan

Milliardaire du jour au lendemain

Après l’introduction en bourse de SoftBank (1995), Masayoshi Son devient milliardaire du jour au lendemain. Au cours des cinq années qui suivent, il se sert du butin amassé grâce à SoftBank pour élargir son empire à un rythme effréné, se calquant sur la croissance de la bulle Internet. En 1999, SoftBank est l’une des plus grosses entreprises de technologie Internet au monde. Grâce à SoftBank, Masayoshi Son achète des parts dans des douzaines d’entreprises de haut vol, comme E*Trade, Alibaba, et la Nippon Credit Bank.

Une fortune personnelle de 76 milliards de dollars

Pendant un certain temps, ces investissements ont l’air fructueux et la capitalisation boursière de SoftBank atteint le niveau record de 180 milliards de dollars. Possédant alors 42% des parts de SoftBank, la richesse personnelle de Masayoshi Son s’élève à 76 milliards de dollars au début de l’an 2000. Deux mois plus tard, le 10 mars 2000, le Nasdaq Composite (l’indice boursier qui cote presque toutes les entreprises de la bulle Internet) atteint son plus haut historique à 5048 dollars, doublant sa valeur par rapport à l’année précédente. À cette époque, le Nasdaq reprend plus de 300 entreprises Internet cotées en bourse, qui valent ensemble 1,3 billion de dollars (à ne pas confondre avec le « billion » anglophone, puisque le « billion » francophone est un « trillion » en anglais). La plupart de ces entreprises n’existait pas trois ans plus tôt. Mais en deux ans, le Nasdaq perd 76% de sa valeur. Il ne vaut plus que 1200 dollars en septembre 2001.

La déflagration

SoftBank sombre alors dans des années noires. Tous les investissements réalisés par Masayoshi Son au cours des cinq dernières années sont décimés. Par exemple, SoftBank a investi 400 millions de dollars dans E*Trade : il ne lui en reste plus que 22 millions. La capitalisation boursière de SoftBank perd 98% de sa valeur et passe de 180 milliards de dollars à 2,5 milliards de dollars. La fortune personnelle de Masayoshi suit le même cours : de son niveau record de 76 milliards de dollars, elle chute à son plus bas historique de 1,1 milliard. L’homme d’affaires perd ainsi personnellement 74,9 milliards de dollars. Ça fait mal!

Bon, ok, il est toujours milliardaire. On ne devrait peut-être pas se sentir mal pour lui. Mais, pour reprendre les mots de Chris Rock : « Si Bill Gates se réveillait demain avec le compte en banque d’Oprah Winfrey, il se jetterait par une p*** de fenêtre et se trancherait la gorge en cours de route, en criant "Je ne peux même plus mettre de l’essence dans mon avion" ». Le gars mérite donc peut-être un peu de compassion. 

Happy End

Et si vous vous sentez effectivement mal pour Masayoshi Son, nous avons de bonnes nouvelles pour vous. Au fil du temps, SoftBank a réussi à se remettre doucement et à se reconstruire. Aujourd’hui, SoftBank est la troisième plus grosse entreprise Internet au Japon, e.a. grâce à son rachat du géant du téléphone mobile, Sprint. Aujourd’hui, Masayoshi Son possède 22% des parts de SoftBank et sa richesse personnelle est évaluée à 11,8 milliards de dollars. Il est ainsi la deuxième personne la plus riche au Japon, et la 86e personne la plus riche au monde.

Source : Celebritynetworth.com

Maison de Masayoshi Son, en CalifornieSprintMasayoshi Son, fondateur de SoftBank