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Licenciée pour refus de pause déjeuner

Date de publication: 15 févr. 2012

L'Américaine Sharon Smiley, qui travaille depuis dix ans comme réceptionniste et employée administrative pour une entreprise immobilière à  Chicago, a été licenciée pour avoir sauté une pause déjeuner.

Le 28 janvier 2010 à  midi, Sharon Smiley a bel et bien pointé pour sortir, mais est restée à  son bureau pour boucler un projet, à  la demande express de l'un des responsables. Elle n'avait pas prévu de manger ce jour-là , a-t-elle reconnu.

Un autre responsable lui a ensuite indiqué qu'il était l'heure de manger et qu'elle devait arrêter de travailler, ce qu'elle a refusé. Il a alors constaté qu'elle continuait à  travailler sur son ordinateur, à  répondre au téléphone et à  recevoir les visiteurs qui se présentaient à  son bureau.

Peu après, un responsable RH est venu expliquer à  la réceptionniste qu'une pause de 30 minutes était obligatoire dans l'entreprise et que quiconque ne respectait pas cette règle violait le règlement de travail.

Autorisation d'heures sup'

Sharon est partie du principe qu'elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait puisqu'elle avait pointé et qu'elle n'était donc plus payée pour cela. En outre, elle occupait un emploi stressant et pensait que faire des heures supplémentaires était nécessaire.

À l'instar de tout autre État américain, l'Illinois - où se trouve Chicago - possède ses propres lois qui prévoient des pauses déjeuner pour les employés. Mais l'interprétation de ces lois ne peut pas justifier qu'un employé soit licencié parce qu'il ne prend pas sa pause déjeuner.

Il existe bien des règlements de travail qui imposent une limite du nombre d'heures qu'un employé peut prester en un jour ou une semaine. Pour éviter des coûts supplémentaires en cas d'heures supplémentaires non prévues, il se peut que les employés doivent demander une autorisation pour pouvoir travailler en dehors de l'horaire normal.

Mauvaise conduite

Après son licenciement, Sharon s'est vue notifier qu'elle ne bénéficierait pas d'une allocation de chômage, car elle avait été licenciée pour mauvaise conduite. C'est alors qu'elle a décidé de porter l'affaire devant le tribunal. Elle ne contestait pas son licenciement, mais bien le fait qu'elle n'avait pas eu droit à  une allocation.

Après deux ans de rebondissements juridiques, Sharon a finalement obtenu gain de cause. Le tribunal a estimé que, pour pouvoir invoquer une mauvaise conduite, des éléments plus graves que le fait de sauter une pause déjeuner sont nécessaires. Sharon a reçu sous forme de versement, avec effet rétroactif, toutes les allocations auxquelles elle avait droit depuis deux ans, ainsi qu'un chèque de 528 dollars toutes les deux semaines.

Depuis, Sharon a retrouvé un travail similaire dans une autre entreprise. Son nouvel employeur appliquerait, selon ses propres dires, des règles moins strictes en matière de pause déjeuner.