Passer au contenu principal

Managers autoritaires : revoyez votre stratégie !

Date de publication: 27 janv. 2015
Catégorie:

Une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l’Université Duke (Caroline du Nord), révèle que les managers autoritaires produisent des effets contre-productifs. Ainsi, plus ils tenteraient de contrôler les agissements de leurs employés et d’imposer leur point de vue en toute chose, plus ils saboteraient la créativité des équipes qu’ils sont censés motiver.

Le pouvoir rend muet

L’étude, publiée dans l’Academy of Management Journal, porte un titre évocateur : When Power Makes Others Speechless: The Negative Impact of Leader Power on Team Performance (Quand le pouvoir rend muet : l’impact négatif du pouvoir dirigeant sur la performance d’équipe). Les trois chercheurs, Leigh Plunkett Tost, Francesca Gino et Richard P. Larrick, ont mis à  l’épreuve plusieurs échantillons d’étudiants, chargés de travailler en équipe sur des projets fictifs. L’enquête démontre que les équipes ayant obtenu les moins bons résultats sont aussi celles qui étaient entre les mains de leaders fortement dominants.

Les managers autoritaires ont un besoin de contrôle. Ils monopolisent la parole et négligent totalement l’opinion de leurs collaborateurs. Il en résulte un manque d’interactivité et d’émulation au sein de l’équipe, dont l’adhésion aux idées du manager est feinte et n’est que le résultat de la subordination et de la peur de la contradiction. Les résultats en termes de productivité sont catastrophiques.

Le management égalitaire

Selon les chercheurs américains, une équipe dépourvue de leader obtiendrait de meilleurs résultats qu’un groupe dirigé par un leader autocrate. L’un des auteurs, Richard Larrick, explique : Nous avons mis l'accent sur le danger des équipes dirigées par des personnes qui ne voient les situations qu'à  travers leur pouvoir.

Aussi, le management le plus productif serait celui qui encouragerait la participation de chacun, l’échange de points de vue et le traitement égalitaire des membres de l’équipe. Il faudrait ainsi établir une sorte de ligne de conduite générale, respectée par tout le monde, et qui donnerait l’occasion à  chaque participant de manifester son opinion en réunion. Il serait également bon de tisser des liens plus étroits entre le manager et son équipe, liens devant reposer sur la confiance. Le manager doit lutter contre sa tentation de s’imposer à  l’avant-plan. Il doit aussi prendre le temps de rencontrer régulièrement tous les membres de l’équipe, individuellement.

Des réunions, pas des conférences

Les managers doivent garder à  l’esprit que les réunions ne sont pas des conférences : ils n’ont pas le monopole de la parole mais doivent, au contraire, susciter les échanges qu'ils peuvent favoriser en formulant des questions ouvertes, plus propices au débat que les questions rhétoriques ou fermées. Il leur faut combattre la peur du blanc, pour laisser des moments de flottement promouvant les interventions spontanées.

Cette politique ouverte et égalitaire serait bénéfique pour les collaborateurs qui se sentiraient davantage impliqués, et pour les managers, qui prendraient des décisions en meilleure connaissance de cause.

 

Source : Lefigaro.fr