Mon premier emploi: Eric De Staercke
Mon premier emploi
C'était à la sortie de mes études de théâtre à l'IAD, en 1985, que nous avons créé avec mes camarades de classe, Florence Ducatteau, Christian Nocilay, Dominique Meunier et Emmanuel Fardeau, le Théâtre loyal du Trac. Déjà ado, cet univers m'attirait, mais je n'osais pas vraiment braver le regard désapprobateur de mes parents. C'est en changeant d'école en rhéto que j'ai eu la révélation grâce à un prof qui nous obligeait à aller voir des pièces, par groupe de deux, pour vraiment apprécier le spectacle. La première pièce qu'on a montée avec le Théâtre Loyal du Trac, c'était " la Cantatrice chauve " que nous avions travaillée en dernière année à l'IAD et que nous avions revisitée et adaptée pour un public d'adolescents.
Mon premier salaire
Pour créer notre théâtre, on a investi le peu qu'on avait : on a acheté un camion, un enregistreur à bandes et une structure métallique pour installer des décors dans n'importe quelle salle. Avec les cachets, on se remboursait nos déplacements, la nourriture, sans se payer véritablement, mais j'ai eu très vite d'autres engagements : au Rideau, en septembre 85, puis au Vilar en 86. Pendant des années, j'ai fais des animations dans des soirées business qui étaient très bien payées.
Mes premiers acquis professionnels
Pour apprendre ce qui me conviendrait ou pas dans ce métier, je me suis dit que je devais faire feu de tous bois, accepter les propositions et en retenir le meilleur. J'ai assez vite pigé qu'il fallait aussi apporter un regard différent de ce qui se fait habituellement, susciter de nouveaux points de vue. Avec le Théâtre loyal du Trac, on a voulu créer un théâtre pour enfants et adolescents qui s'est beaucoup développé depuis en Belgique et cela nous a permis de nous produire dans de nombreux pays.
Ma fin de carrière rêvée
Pouvoir mettre en scène plus de comédiens dans des spectacles avec une plus grande distribution, non pas pour briller, mais pour susciter l'envie chez plus de gens d'aller au théâtre, pour permettre aussi que le bâton de relais soit transmis à des plus jeunes car beaucoup de choses se transmettent oralement dans le théâtre.
Mes conseils aux plus jeunes
Prendre des risques, être gourmand, ne pas viser le confort, dire oui à ce qui peut faire peur et dont on apprend beaucoup.
Propos recueillis par Nathalie Cobbaut