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Mon premier emploi: Thierry Debroux, directeur du Théâtre du Parc

Date de publication: 17 juin 2011
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Prenant la relève d'Yves Larec à  partir du mois de juillet, Thierry Debroux est dans les murs du Théâtre du Parc depuis l'an dernier pour une passation en douceur. Acteur, metteur en scène, dramaturge, mais aussi scénariste, le premier métier de Thierry Debroux fut instituteur.

MON PREMIER EMPLOI

Depuis tout gamin, j'ai su que je raconterais des histoires. Mes premiers émois sur une scène remontent à  la troisième maternelle où, vêtu d'un costume d'ours et ayant terminé d'avaler une banane, je jetai la peau de celle-ci vers le public, ce qui me valut des rires et des applaudissements. Comme beaucoup d'adolescents qui annoncent à  leurs parents qu'ils veulent devenir acteurs, je me suis confronté à  leur peur et leur désaccord. J'ai donc fait le choix des études d'instituteur pour les contenter et après deux années de formation, à  l'âge de 20 ans, j'ai eu la charge de ma seule et unique classe à  l'école Saint-Jésus à  Ixelles. Une classe de sixième primaire. C'était en 84. L'année suivante, je présentais l'examen d'entrée à  l'Insas.

MON PREMIER SALAIRE

28 000 BEF (700 €) que j'ai intégralement mis de côté pour payer mes études de théâtre. J'en profite pour dire que les instits de maternelle et de primaire sont très mal considérés (et payés) alors qu'ils sont à  la base de l'éducation.

MES PREMIERS ACQUIS

Cette envie de raconter des histoires, elle s'est d'abord traduite par le jeu mais très vite, j'ai découvert que j'étais aussi à  même de les écrire et ensuite de les mettre en scène. En tant que directeur de théâtre, comme programmateur, on rêve d'une saison d'histoires. De mon furtif métier d'instit, j'ai gardé le souci de raconter des histoires qui parlent aux jeunes. Quand on fait venir des élèves au théâtre, il faut avoir à  cœur de les toucher. Enfin, j'ai la chance depuis quelques années de raconter des histoires sous une autre forme encore, celle du scénario puisque je travaille pour France 2, notamment sur des adaptations d'Agatha Christie.

MA FIN DE CARRIÈRE RÊVÉE

Pour un artiste, la fin de carrière, ça ne veut rien dire. Il n'y a pas d'âge : tout dépendra de mes neurones, de mes artères et de mon envie. Ici, au Parc, j'ai un mandat de six ans, renouvelable une fois. Mais des envies, j'en ai beaucoup d'autres encore : réaliser un film, écrire un roman, peindre... Je ne me suis jamais ennuyé.

MES CONSEILS AUX PLUS JEUNES

Quand on voit le bus que l'on doit prendre sur le point de redémarrer, soit on court tout de suite et généralement on l'attrape, soit on hésite et à  tous les coups, on le rate. Il faut oser, se bouger, risquer. Car la vie, c'est un risque. Et la peur, un très mauvais moteur.