Neuf employeurs sur dix sont en faveur du travail hybride
Les recommandations de travail à domicile ont pris fin le 1er septembre en Wallonie et en Flandre. Mais de nombreux employeurs franchissent ou vont franchir le pas du travail hybride. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par l’entreprise de services RH Acerta.
Depuis le 1er septembre, le distanciel n’est plus la règle. Exit les recommandations de travail à domicile tant en Flandre qu’en Wallonie : les travailleurs reprennent le chemin du bureau. Pas question toutefois de retrouver les habitudes d’avant la crise sanitaire.
En témoignent les résultats obtenus lors d’une enquête menée par l’entreprise de services RH Acerta en collaboration avec la KULeuven et #ZigZagHR auprès de 280 entreprises.
Selon cette enquête, seul un dirigeant d’entreprise sur dix ne jure que par une présence totale sur le lieu de travail. Un peu plus de 6 entreprises sur 10 (60,9 %) choisissent de faire revenir leur personnel au bureau au moins 3 jours par semaine. Perçu comme un privilège autrefois, le télétravail est désormais bien établi : neuf entreprises sur dix se disent positives quant au « travail hybride ».
« C’est une petite révolution », estime Laura Couchard, conseillère juridique et team leader chez Acerta, « Les mentalités vis-à-vis du télétravail ont pour ainsi dire changé du tout au tout. Avant la crise covid, celui-ci existait mais restait une exception dans le panel général des employeurs. Aujourd’hui, avec la levée des recommandations de travail à domicile, il est intéressant d’évoluer vers un mode de travail hybride. C’est aussi l’occasion de réfléchir aux tâches qui sont affectées au travailleur. Considérer de façon globale la manière dont le travail hybride pourrait être efficace et épanouissant pour les travailleurs. »
Le présentiel pour les tâches à valeur ajoutée
Avec ce mode de travail hybride, l’essentiel serait en effet de remplir les journées passées au bureau d’activités à valeur ajoutée qu’il est préférable d’organiser dans les locaux de l’entreprise, à l’image des brainstormings, des réunions d’équipe ou des entretiens individuels.
Les tâches plus administratives ou qui nécessitent une concentration plus élevée pourraient, elles, être effectuées depuis le domicile du travailleur.
Mais encore faut-il établir un cadre clair. « Il faut commencer par pouvoir encadrer cette pratique par des accords clairs et un cadre juridique », développe Laura Couchard. « S’entendre aussi sur ce qu’on considère comme µtravail hybrideµ. Certains employeurs vont demander à leur personnel de travailler en premier lieu depuis le site de l’entreprise, avec le télétravail comme alternative. D’autres travailleront en premier lieu depuis leur domicile et se rendront parfois au bureau. Et puis, à mon sens, l’organisation du travail doit être vue comme un outil stratégique des entreprises, comme un moyen d’atteindre certains objectifs en fonction de leurs valeurs. Certains employeurs vont maintenir le télétravail pour diminuer les trajets, d’autres pour économiser les postes de travail. »
Selon l’étude d'Acerta, aucune entreprise n’envisage de systématiser le télétravail à temps plein, preuve que les confinements successifs ont laissé des traces. Le présentiel est primordial pour stimuler le lien entre les collaborateurs, mais aussi celui qui les unit avec leur employeur.
Les petites entreprises encore réticentes
Toutes les entreprises ne franchiront toutefois pas le cap du mode de travail hybride. « Tout simplement parce que le télétravail ne se prête pas non plus à toutes les entreprises », explique la team leader d’Acerta.
« Dans certaines structures, de nombreuses activités, si pas toutes, dépendent du lieu. Mais de manière générale, les employeurs qui souhaiteraient voir leur personnel revenir complètement au bureau sont surtout les petites entreprises, souvent par manque de moyens techniques. »
Le mode de travail hybride gagnera-t-il encore du terrain dans les mois et années à venir ? Seul l’avenir nous le dira. L’entreprise de services RH Acerta préfère rester prudente quant à la concrétisation provisoire de ce mode de travail. Car, en réalité, le travail hybride ne se cantonne pas au lieu de travail. Non seulement les gens ne travaillent plus toujours depuis le même lieu, mais ils ne travaillent pas non plus toujours sur le même projet, la même tâche au même moment.
Pour exploiter tout le potentiel du travail hybride, le facteur temps devra donc intégrer les réflexions des employeurs.