NewPharma a doublé son personnel l’an dernier

Les chiffres affichés dans le bilan de NewPharma feraient saliver plus d’une entreprise. En 2016, la société a enregistré une croissance de 49 % de son chiffre d’affaires et a doublé son personnel, passant de 50 à 100 travailleurs. Pourtant, malgré ces bons résultats, le spécialiste de la vente en ligne n’est pas pleinement satisfait. « Nous nous portons bien, mais on ne sait pas où nous en serions actuellement si tout avait été plus libre . En Allemagne, 15 % des médicaments sans prescription sont vendus en ligne. En Belgique cela doit être environ 2-3 % », explique Mike Vandenhooft, cofondateur et patron de NewPharma. Plusieurs raisons l’empêchent de pleinement se réjouir, notamment du côté de la législation.« La loi sur le travail de nuit et le dimanche est trop contraignante. Autoriser plus de flexibilité dans les horaires nous permettrait de lisser d’avantage l’activité sur toute la semaine », confie le cofondateur. Un projet sur le sujet est néanmoins à la table du gouvernement belge et une nouvelle loi devrait voir le jour en 2017.

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Discordance Europe-Belgique

Cependant les crispations du patron ne se limitent pas à la législation de notre pays. Il pointe aussi le manque de cohérence entre les règles belges et européennes. «L’une d’elles en est presque loufoque. La libre circulation permet normalement à n’importe quel pays de vendre des médicaments à d’autres pays européens si ceux-ci sont disponibles en pharmacie physique. Le problème est qu’une vieille loi interdit en Belgique le stockage de médicaments étrangers. Sans pouvoir stocker, il est difficile de vendre », ironise Mike Vandenhooft, qui reproche aussi à l’Etat belge ses règles concernant la publicité. La Belgique interdit la diffusion d’annonces par des pharmacies belges, mais autorise sur les chaînes de TV nationales la diffusion de spots étrangers.

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La législation n’est pas le seul frein au plein développement de la marque. Les autres acteurs du marché ne portent pas vraiment dans leur cœur ce nouveau concurrent en ligne. « La relation avec les officines est toujours un peu tendue. On est dans leur radar et dès qu’elles peuvent porter plainte contre nous, elles le font. Et, étrangement, nous subissons beaucoup plus de contrôles que les pharmacies classiques », explique le cofondateur. La relation est également compliquée avec les fournisseurs. « Beaucoup veulent imposer des prix ou limiter les ristournes quand il s’agit de vente sur internet. Nous avons d’ailleurs souvent des moins bons prix que les pharmacies traditionnelles », ajoute encore le responsable du site.

 

Une possible délocalisation

Ce contexte peu favorable agace visiblement NewPharma qui n’hésite pas à évoquer une possible délocalisation de son activé. Une menace qu’avait d’ailleurs déjà évoquée Jérôme Gobbesso, l’autre fondateur de la société, lors d’un entretien avec Le Soir en septembre 2015. « Cela reste d’actualité. On se donne un an pour voir comment la situation évolue. De plus, nous sommes basés à Liège. Partir aux Pays-Bas est totalement réalisable d’un point de vue pratique. » Néanmoins, le patron se veut plus optimiste que son collègue il y a un an. « Maggie de Block et Alexander De Croo ont une oreille plus attentive à nos problèmes, on espère donc que cela évoluera favorablement. »

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