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Où postuler en 2013 ?

Date de publication: 7 déc. 2012

Malgré un manque total de visibilité, quelque 110 sociétés ont accepté de dévoiler leurs prévisions pour l'an prochain, en CDD et CDI. Au cours des six prochains mois, 8 580 emplois devraient être créés dans les principaux secteurs d’activité en Belgique.

À l'heure où l'on ne parle que chômage, plans sociaux et restructurations, force est de constater que les entreprises continuent à recruter. Certes, la visibilité est quasi nulle sur l'évolution des carnets de commandes dans les prochains mois, mais les 110 entreprises qui ont accepté cette année de participer au Guide des carrières Références tablent en l'état actuel de leur situation sur près de 8 580 recrutements en CDI et CDD au titre du premier semestre 2013. C'est moins que la cuvée 2012. Signe de l'extrême fragilité des perspectives, un grand nombre de sociétés ne souhaitent toutefois pas encore communiquer leurs plans d'embauches.

Pour la quatrième fois consécutive, le géant belge de la grande distribution Colruyt fait la course en tête des recruteurs du privé. Le soft-discounter de Hal annonce 1 225 embauches (tous contrats confondus) dans ses magasins pour l'année prochaine. En plus de répondre au turnover, ce plan de recrutements est aussi destiné à accompagner le développement de l'enseigne puisque, chaque année, en moyenne près de 2 000 nouveaux emplois sont créés. Une autre enseigne commerciale, Carrefour, s'octroie la seconde place du même secteur, avec 800 embauches tous postes confondus, talonnée par Albert Heijn, avec 250 embauches prévues au premier semestre.

L’assurance emploi

Dans l’assurance, Axa Belgium conforte sa position de grand recruteur avec 200 embauches prévues dans les six prochains mois. Dans les entreprises du secteur, les spécialistes Solvency II et IFRS, auditeurs, actuaires ont plutôt la cote. Une partie de plus en plus grande des recrutements consiste à remplacer des départs en pension. Dans les banques, l'un des secteurs qui ont le plus réduit la voilure en 2012, les situations sont diverses. D’aucuns ne souhaitent pas communiquer leurs prévisions d’embauches. Si l’érosion des emplois dans la banque de détail n’est pas prête de s’arrêter, les entreprises du secteur continuent à recruter, mais de manière de plus en plus ciblée. Et ce, pour deux raisons : d’une part, elles réduisent leur réseau d’agences trop proches les unes des autres, et donc trop peu fréquentées, d’autre part, la banque en ligne continue son développement.

Certaines grandes entreprises, qui défraient la chronique avec des plans sociaux dans certaines de leurs divisions, affichent malgré tout des besoins très élevés en « nouveaux talents ». Et parviennent, comme ING, à se hisser en haut de notre classement. Tout en prévoyant la fermeture de 40 agences, le groupe envisage 150 à 200 embauches avant le mois de juin. Nous allons surtout embaucher des commerciaux bilingues pour les agences bruxelloises, ainsi que des profils seniors pour l’ICT, confie Andrée Marlier, responsable RH chez ING. Project Managers, développeurs Java, Process Managers, experts en sécurité… Sous l’impulsion du direct et du mobile banking, les digitals experts ont définitivement le vent en poupe dans le secteur. En finance d’entreprise, les candidats qui maîtrisent la comptabilité, les process d’optimisation, le management par la performance, le lean controlling ou le cash management restent activement recherchés.

L'industrie continue aussi d'embaucher : que ce soit dans la productique, la transformation des métaux, la maintenance, la mécanique ou l'électronique. À l’instar de l’industrie chimique et du secteur énergétique, ces grandes filières continuent à s’arracher les profils techniques et scientifiques, ainsi que les ingénieurs. Quant aux entreprises du secteur technologique, traditionnellement grosses pourvoyeuses d'emplois, en raison notamment d'un turnover soutenu, elles restent actives avec, selon Agoria, plusieurs milliers de jobs ouverts « en permanence » dans notre pays.

Autre denrée rare : les électriciens. Pour l’année 2013, nous avons 180 postes à pourvoir dans toute la Région wallonne, explique Éric Bossart, responsable des ressources humaines chez Ores. L’opérateur chargé de l’exploitation des réseaux de distribution d’électricité et de gaz naturel, engage 70 techniciens de terrain (des électriciens pour le raccordement et l’exploitation, des électriciens résidentiels, des surveillants de travaux, des agents de détection des fraudes), 30 profils technicoadministratifs (dont des dessinateurs DAO), 70 administratifs purs pour assurer la gestion de dossiers et 10 cadres informaticiens et ingénieurs. Notre plus grande difficulté ? Trouver des bacheliers électromécaniciens, confie Éric Bossart. C’est pourquoi nous diversifions les pistes et recrutons des étudiants ayant suivi des formations en alternance telle que l’IFAPME. Nous engageons aussi des élèves sortis directement de l’enseignement secondaire.

Un rythme stabilisé

Dans le secteur pharmaceutique, l'un des débouchés prisés des chercheurs scientifiques, les plans de recrutement sont plutôt stables. Plusieurs grands acteurs tiennent le cap dans la tempête. Outre Janssen Pharmaceutica et Baxter (100 à 150 embauches annoncées), certains groupes relèvent magistralement la tête après plusieurs années de restructurations. C’est le cas d’UCB, qui prévoit 100 embauches dans le courant de l’année. En ligne de mire : des profils de techniciens en biotechnologies, des docteurs en médecine spécialisés en neurologie, ainsi que des toxicologues.

Dans le public, c’est la Défense qui remporte la palme du plus grand recruteur : 1 700 militaires et 130 civils seront embauchés l’année prochaine, ce qui représente les chiffres les plus élevés en dix ans. Ailleurs, les perspectives restent plus incertaines. Si les Services publics wallons espèrent embaucher 282 nouveaux fonctionnaires au cours des trois premiers mois, sans vues précises sur leurs budgets, les Services publics fédéraux se montrent extrêmement prudents dans le calcul de leurs plans d'effectifs. Au cours du premier trimestre, nous espérons embaucher 72 personnes pour des fonctions auprès des douanes (travail en shift) à Bruxelles et à l’aéroport de Bierset, indique cependant la porte-parole du SPF Finances. Nous recruterons aussi trois attachés contrôleurs internes pour Bruxelles.