Pairi Daiza: travailler au paradis
C'est en franchisant le portail de l'abbaye de Cambron, en ruine, qu'Éric Domb est définitivement envoûté. L'homme est alors patron de fiduciaire et quitte une vie professionnelle sans rêves ni cauchemars pour entamer un voyage semé d'embûches. Il connaît quatre ans de galère, s'endette jusqu'à la huitième génération, mais passées les premières escales périlleuses, il semble bien avoir réalisé son rêve et ce qui ressemble au paradis terrestre : Pairi Daiza.
L'aventure commence en 1994, avec un parc ornithologique qui s'appelle d'abord Paradisio. Dans Le Guide officiel du Jardin des Mondes, Éric Domb raconte les débuts très chaotiques, la transformation progressive en jardin zoologique, puis en jardin des mondes, celui qu'il appelle aussi " un jardin d'acclimatation... de l'homme à la nature, pas l'inverse. Un territoire privilégié où l'homme et la nature se côtoient, non en conquérant, explorateur ou témoin d'une sauvagerie effarouchée ou mystérieuse, mais comme des représentants de la vie, placés sur le même pied. "
À l'ouverture de la saison 2012, Pairi Daiza inaugure un nouveau monde : la Terre des Origines. On y trouve l'île aux singes colobes, un village de la tribu Tamberma du Togo, un village lacustre et bien sûr, des animaux d'Afrique, dont les big five, les cinq mammifères emblématiques du continent africain. En sommes investies, la Terre des Origines est le plus grand projet du Jardin des Mondes. Depuis 1994, plus de 100 millions d'euros ont servi à créer la Porte du Ciel, royaume des oiseaux, la Vallée de la Source, où une brasserie s'est installée cette année, la Cité des Immortels, le plus grand jardin chinois d'Europe, réalisé par des compagnons bâtisseurs venus de Shanghai, la Porte des Profondeurs, avec plaine de jeux et aquarium... L'esthétique, les odeurs, les ambiances musicales... tout contribue à créer l'identité de chacun de ces mondes en mobilisant tous les sens du visiteur.
Une main d'oeuvre saisonnière
Ouvert au public d'avril à octobre, Pairi Daiza recourt à une main-d'œuvre saisonnière. Chaque année, plus de deux cents étudiants viennent travailler à la billetterie, à l'accueil, dans les points de restauration disséminés dans le Parc, à la boutique souvenir... comme Charlotte Rorive, étudiante en comptabilité, ou Marie-Laure Vandeneuker, étudiante en tourisme, dont le rêve est de travailler à Disneyland. " Ici, tous les jours, c'est différent ", confie cette dernière. " C'est la deuxième saison que je fais ici. J'ai postulé en commençant mes études pour avoir la pratique du contact avec le visiteur. Le planning est fait semaine par semaine et c'est très agréable de travailler ici parce qu'on a aussi le contact avec les animaux quand on fait le soin aux éléphants ou la surveillance lors du spectacle des rapaces. Pairi Daiza m'a confortée dans l'envie de faire du tourisme. "
Mathias Selys, quant à lui, est devenu salarié dans l'équipe propreté après avoir travaillé comme étudiant pendant deux saisons. " J'ai entamé des études supérieures en infographie, mais ce n'était pas trop ma tasse de thé. J'ai besoin de bouger, d'être dehors. Ils étaient très contents que je postule ici. Il y a une très bonne ambiance et l'environnement est très beau. Tout le monde n'a pas la chance de travailler dans un parc animalier. Mon contrat se termine le 4 novembre et recommencera début mars. S'il y a une opportunité ailleurs entre-temps, je la saisirai, mais je n'hésiterai pas à revenir ici. "
Pairi Daiza en chiffres
152 000 visiteurs enregistrés pendant la 1re saison, en 1994, 800 000 visiteurs à la clôture de la saison 2011
200 000 est le nombre record de visiteurs enregistrés en une seule journée, le 15 août 2011
5 ans d'activités, avant d'enregistrer les premiers bénéfices
18,5 millions de chiffre d'affaires
100 salariés travaillent toute l'année et 115 sont saisonniers
5 000 animaux représentant environ 470 espèces différentes