Passer au contenu principal

Premiers passeports pour la vente

Date de publication: 19 déc. 2014
Catégorie:

Plusieurs centaines de jeunes Wallons sont déjà  partis arpenter des marchés étrangers pour le compte d'une entreprise dans le cadre du programme Explort. Avec, souvent, un emploi à  la clé... dès le retour au pays.

La plupart des patrons d'entreprise qui ont testé l'envoi de stagiaires à  l'étranger dans le cadre du programme Explort en sont enchantés. Le premier avantage, c'est qu'on rencontre des jeunes gens qui sont motivés, qui ont le goût du challenge et qui cherchent véritablement du travail, commente d'emblée Étienne Huckert, à  la tête du laboratoire Huckert's International, à  Wavre. Les bons commerciaux sont introuvables ou presque. Dès lors qu'on en a un qui se présente et qui, en plus, peut démontrer ses capacités sur le terrain, à  l'international, il faut en saisir l'opportunité !

Cette opportunité, c'est donc le programme Explort qui la lui a donnée. À savoir, un programme de formations et de stages en commerce international porté par l'Awex (Agence wallonne à  l'exportation et aux investissements étrangers) qui, globalement, touche chaque année plus de 350 bénéficiaires. Notamment par le biais de missions individuelles d'une durée de deux mois qui permettent à  de jeunes diplômés de se voir confier par une entreprise wallonne exportatrice un projet de prospection d'un marché étranger. Et ce, à  la suite d'un mois d'immersion dans l'entreprise visant à  leur faire connaître ses produits, sans ambitions, sa stratégie commerciale.

Souvent, pareille mission se conclut par... un recrutement. Nous avons engagé cinq jeunes commerciaux par le biais d'Explort  sur les six dernières années, constate Gordon Blackman, à  la tête de Realco à  Louvain-la-Neuve (dont on lira l'interview par ailleurs, en page 2). La formule est vraiment idéale pour jauger le dynamisme du candidat. Une mission commerciale à  l'étranger, dans un environnement forcément difficile car inédit, ne permet pas de mentir sur ses capacités.

Le propos est confirmé par Dimitri Themelis, qui a étudié le commerce international à  Liège en complétant son cursus par un détour en Espagne et plusieurs séjours en Australie et en Amérique latine notamment. Après avoir exercé un job de technico-commercial relativement classique, je me suis convaincu que c'était vraiment la dimension internationale qui me fascinait, précise-t-il pour justifier son choix de se rendre dans la Silicon Valley, en Californie, pour le compte d'ActiveMe, une start-up technologique de Louvain-la-Neuve. En deux mois, je suis parvenu à  pousser les bonnes portes et à  doper la notoriété de l'entreprise outre-Atlantique, affirme-t-il, voyant clairement dans le succès de cette mission la raison de son recrutement par ActiveMe dont il est... Sales Manager aujourd'hui.

Explort permet de dire à  l'entreprise : « Je ne viens pas chercher du travail, mais je vous propose de ramener d'emblée de la valeur ajoutée », poursuit Dimitri Themelis. Cela a évidemment un côté rassurant pour l'entreprise, dont le coût du stage est par ailleurs fortement diminué grâce aux deniers publics, mais n'est cependant susceptible de générer un éventuel recrutement que si le stagiaire saisit pleinement sa chance. À cet égard, la pire des attitudes est précisément de se considérer comme un stagiaire, souligne Dimitri. Il faut dès le départ se sentir pleinement investi d'une responsabilité, en allant jusqu'à  se présenter aux interlocuteurs, dans le cadre de la mission à  l'étranger, comme un business developper à  part entière. Au risque, sinon, de ne pas être pris au sérieux.

Pour Étienne Huckert, c'est effectivement la personnalité du stagiaire qui, au final, est déterminante. Dès que je rencontre ce type de profil, qui a vraiment l'envie de relever le challenge, je l'engage, confirme-t-il, ayant précisément recruté dernièrement une jeune diplômée en gestion de l'UCL à  la suite d'une mission en Colombie. En deux mois, elle est parvenue à  identifier de vraies opportunités sur place, me prouvant qu'elle avait un dynamisme remarquable. Je l'ai engagée en juillet 2014 et elle est désormais basée au Chili.

De fait, les statistiques du programme Export, qui comprend d'autres volets plus spécifiquement dédiés à  la formation, notamment pour les demandeurs d'emploi, sont édifiantes. Plus de 75 % des stagiaires trouvent un emploi dans les six mois et près d'un diplômé sur deux s'est vu proposer un emploi par l'entreprise qui l'a accueilli en stage, précise-t-on à  l'Awex. Plus de 80 % des participants se sont déclarés satisfaits de leur participation, le taux de satisfaction étant d'ailleurs comparable du côté des entreprises ayant accueilli un stagiaire pour doper leurs ventes à  l'exportation.

Benoît July

 

www.explort.be