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Préparer le marché du travail à la révolution digitale

Rédigé par: Didier Albin
Date de publication: 4 mars 2019
Catégorie:

IT

La fédération patronale estime à 310.000 le nombre de travailleurs et demandeurs d’emploi appelés à se reconvertir d’ici à 2030.

La fédération patronale Agoria a réalisé une étude relative à la mutation des emplois. Une campagne de sensibilisation démarre sur les réseaux sociaux.

Quel sera l’impact de la digitalisation de l’économie sur le marché du travail? Dans son étude Shaping the future of work présentée à l’automne dernier, la fédération des entreprises technologiques Agoria lève un coin de voile sur les compétences numériques et connexes dont ses membres auront besoin pour réussir cette mue.

Réalisée avec le cabinet Roland Berger et les agences pour l’emploi des trois régions du pays (Forem, VDAB et Actiris), cette analyse ouvre de nouvelles perspectives résumées par le slogan «Be the change». L’étude indique clairement que la troisième révolution industrielle, comme l’a appelée l’économiste américain Jeremy Rifkin, imposera à l’ensemble des travailleurs, au nombre de 4,5 millions en Belgique, de se remettre régulièrement à niveau. Ensuite, selon le directeur général d’Agoria Wallonie Dominique Demonté, «il faut se donner les moyens de former de nouveaux collaborateurs et d’assurer des reconversions, sans quoi plus d’un demi-million de postes vacants ne seront pas comblés à l’horizon 2030.»

Si des fonctions sont vouées à disparaître, d’autres vont émerger: concepteur designer, coach de robot, développeur, analyste en big data, autant d’opportunités à saisir dans un monde du travail promis à de profondes transformations. «Car l’industrie du futur proche – que l’on qualifie de 4.0 – va en changer les règles», selon Alain Stas, directeur Relations Entreprises et Veille du centre de formation Technocampus. Associer le réel au virtuel, intégrer des objets connectés, utiliser de nouveaux matériaux, échanger avec des machines, exploiter le potentiel infini de l’intelligence artificielle ou de l’impression 3D: ce sont les défis de demain.

Alternance

L’étude d’Agoria est claire: le nombre d’emplois créés sera supérieur à ceux qui seront détruits, dans un rapport de 3,7 contre un. Tous les secteurs seront impactés, certains plus que d’autres comme les services, l’enseignement et les soins de santé qui sont peu digitalisés aujourd’hui. La croissance de la demande de main-d’œuvre étant estimée à 0,9% en Belgique d’ici à 2030 (+0,8% en Wallonie et +0,6% à Bruxelles), il est indispensable de l’anticiper par la mise en place de chemins d’apprentissage et de recyclage adaptés. C’est la principale recommandation de la fédération patronale qui estime à 310.000 le volume de travailleurs et demandeurs d’emploi appelés à se reconvertir sur la période.

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A l’avenir, le candidat idéal sera le fruit d’une co-création, et pas seulement d’un recrutement. D’où la nécessité d’encourager les partenariats entre les agences publiques d’emploi et les entreprises afin de cerner au mieux les besoins et les référentiels sur lesquels adosser les projets de formation. En Wallonie, le Forem et son réseau de centres de compétences disposent d’un vaste catalogue en lien avec les nouvelles technologies. Comme l’explique son directeur Produits et Services Yves Magnan, «cela représente 275 formations qualifiantes, dont près de la moitié concernent directement les 88 métiers critiques ou en pénurie identifiés en 2018. En outre, des opérations coup de poing pénuries visent à former de la main-d’œuvre à la carte, en recourant à l’alternance. Depuis le lancement de la mesure, 27 demandes ont été introduites auprès de notre organisme, elles mobilisent 55 entreprises.»

Sensibilisation

C’est dans le cadre de cette action coordonnée par le Forem que TechnofuturTIC à Charleroi, Technocampus et Agoria viennent de lancer une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux, avec trois vidéoclips de présentation. Objectif: susciter l’envie de s’engager dans une formation d’avenir liée au digital ou à la robotisation, et par là même, reprendre la maîtrise de son destin. «Pour amener les candidats à l’excellence opérationnelle, Technocampus investit massivement dans la technologie», souligne Alain Stas. Avec l’aide des fonds structurels européens et de la Wallonie, plusieurs millions d’euros vont ainsi servir à financer la conception de démonstrateurs 4.0.

«Travailleurs ou chercheurs d’emploi, jeunes ou vieux, femmes ou hommes, bardés de diplômes ou autodidactes, peu importe le profil, selon le directeur de TechnofuturTIC Yvan Huque. Les seules barrières à l’acquisition de ces compétences sont celles de la volonté, de la persévérance et de la curiosité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 74% des demandeurs d’emploi trouvent un job après avoir suivi une formation qualifiante chez nous.»

S’informer sur le potentiel de l’industrie 4.0 en wallonie et/ou s’inscrire à une formation:

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