Primes ‘flexibilité’, journée bien-être… Comment les hôpitaux séduisent leurs futurs employés
Notre pays manque d’infirmières et d’infirmiers. Les hôpitaux doivent veiller au bien-être des équipes et à l’ambiance au travail pour garder leur personnel. Exemple avec une institution bruxelloise.
Aujourd’hui, les hôpitaux doivent se montrer ingénieux pour séduire des candidats...et garder leurs employés !
À Bruxelles, les Cliniques de l’Europe regroupent les sites de Sainte-Elisabeth (Uccle) et Saint-Michel (Etterbeek). Elles comptent également deux sites polycliniques, l’un à Halle et l’autre à Waterloo, le Bella Vita Medical Center. L’institution a décidé de créer des journées consacrées uniquement au bien-être et organisées à l’extérieur de l’hôpital. Des indépendants viennent y partager leur savoir-faire (en matière de relaxation, de yoga, de sophrologie…) avec les employés intéressés. « Ce n’est pas une formation destinée à développer une compétence technique », précise Arnaud Kamp, directeur des Ressources Humaines et de la Communication. « C’est fait pour eux. »
Arnaud Kamp, directeur des Ressources Humaines et de la Communication
Cette formation rencontre un beau succès. « Ça nous permet de nous retrouver. Quand j’y suis allée, j’étais avec d’autres infirmières en chef. C’était la première fois qu’on ne parlait pas boulot ! », témoigne Anne-Françoise Bottu, infirmière en chef dans une des unités de chirurgie de l’hôpital. « Chaque fois qu’une membre de mon équipe revient de cette journée, elle demande quand elle peut y retourner ! »
Une enquête de satisfaction a également été menée en octobre parmi le personnel. Les réponses sont plutôt positives. « On a des résultats globaux, mais aussi par service. On est en train de passer dans chaque unité, pour en parler et trouver des réponses pragmatiques », ajoute Arnaud Kamp.
Les Cliniques de l’Europe font aussi des efforts financiers. Depuis cette année, tous les employés bénéficient d’une assurance hospitalisation DKV. La flexibilité du personnel est également récompensée. « Si on demande un changement dans les 48h, on offre un sursalaire de 15 % », assure Arnaud Kamp. « Et si la personne accepte de travailler un jour où elle était normalement en congé, le sursalaire s’élève à 50 %. » De plus, le temps pour se changer est considéré comme du temps de travail. Les minutes gagnées sont cumulées, permettant de prendre une après-midi de congé par mois. « Nous engageons également beaucoup de moyens dans notre politique écologique, ce qui se traduit pour le personnel par des distributions de gourdes, par exemple, mais également des incentives pour la mobilité douce ».
Anne-Françoise Bottu, infirmière en chef dans une des unités de chirurgie
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Un accent sur la diversité
Plus globalement, une attention est donnée à l’ambiance dans les équipes. « Il faut que les gens se sentent bien », affirme Anne-Françoise Bottu. « On passe plus de temps à l’hôpital que chez nous. C’est une deuxième famille voire la première pour certains ! Une de mes collègues vient du Liban, elle nous dit qu’on est sa famille. »
La diversité culturelle, du personnel comme des patients, fait justement partie de l’identité des Cliniques de l’Europe. Il s’agit du premier hôpital bruxellois à avoir obtenu un label « Diversité ». « La multiculturalité, c’est une image qu’on veut mettre en avant, car c’est une réalité chez nous», confirme Arnaud Kamp.
Enfin, les Cliniques de l’Europe sont fières d’investir dans du matériel de pointe. « On a par exemple des robots d’opération extrêmement onéreux. C’est un gros avantage pour nos patients, mais aussi pour notre personnel : il travaille sur les technologies les plus modernes. »
Chef technologue dans un des deux laboratoires de l’institution, Emmanuel Daugimont en témoigne. « Ça fait 26 ans que je travaille ici, et je n’ai jamais eu à me plaindre. On a toujours eu du matériel dernier cri. »
« Nous restons un lieu de travail agréable et enrichissant », reprend Arnaud Kamp, qui rappelle que les hôpitaux, au-delà des clichés, continuent à proposer des métiers qui ont du sens.
Emmanuel Daugimont