Recruter des ex-prisonniers ?

Est-ce une bonne idée de recruter des ex-détenus ? Leur passé carcéral est-il un frein à leur recrutement ? A-t-il un véritable impact sur leurs compétences ?

prisonnier

Les personnes qui ont purgé leur peine souhaitent se réinsérer rapidement dans la société. Le travail est un levier important à cet égard. Mais les candidats ayant un passé carcéral ne figurent généralement pas en tête de liste des potentiels recrues des entreprises. Pourtant, on trouve aussi dans ce groupe cible des employés motivés, comme l’indique HR Square.

D’après les coachs des (ex-)détenus, les sociétés ne sont pas toujours disposées à recruter ce type de talents. Cependant, il existe aussi des responsables RH qui donnent – de plein gré- une chance à ces candidats au passé imparfait.

C’est notamment le cas Glenn van Dessel, responsable des ressources humaines et des finances chez Chocolate World, une entreprise qui produit des machines et des moules pour la transformation du chocolat. "Je pense qu'il faut donner une chance à tout le monde, sinon le système ne fonctionnera pas. Lorsqu'une personne est libérée de prison, elle devrait pouvoir vivre à nouveau une vie normale." 

"Je ne révèle pas que nous avons recruté un ancien détenu", confie le responsable RH. "Récemment, nous avons eu quelqu'un avec un bracelet à la cheville, c'est difficile à cacher. Je m'assure que mes collègues sont ouverts d'esprit à ce sujet. Je remarque que les ex-prisonniers sont généralement très discrets sur leurs problèmes. Il semblerait qu'ils ressentent une certaine honte. Je leur dis qu'ils peuvent toujours venir me voir, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Je suis assez fier de la façon dont chacun ici traite toutes les formes de diversité. C'est peut-être parce que nous sommes une entreprise mixte."

Plus de motivation

Autre constat : les ex-détenus font preuve de davantage d’engagement et de motivation. "Il s'agit souvent de fonctions qui nécessitent peu de connaissances techniques ou d'expérience. La motivation est alors un atout. Je ressens également beaucoup de gratitude. Non seulement parce que nous les embauchons, mais aussi parce que nous les traitons exactement de la même manière que les autres employés. Chez Chocolate World, un ancien détenu a écrit une véritable success story. Nous avons dû le laisser partir pour des raisons économiques. Lorsque nous l'avons ensuite contacté pour qu'il revienne, il travaillait déjà ailleurs", conclut Glenn van Dessel.

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