Réseau Diane: «Il n’y a qu’avec l’énergie et la collaboration que ça marche»
Réunies jeudi dans la province de Namur pour faire le bilan des deux dernières années, dix femmes du réseau Diane ont partagé leur expérience en tant qu’indépendantes. Nous en avons rencontré trois.
Elles étaient réunies sur une péniche et se rappellent avec amusement que «nous sommes littéralement dans le même bateau». Toutes occupent une activité différente: avocates, chef d’agence de communication, consultante en business development, ou encore artistes. Riches de cette diversité, elles ont toutes leur témoignage à livrer. Avec la nouvelle année, les femmes entrepreneurs du réseau Diane – porté par l’UCM – comptent bien étendre leur influence à Bruxelles et en Wallonie. Stéphanie Boey, Laurence Cordonnier et Marianne Graff se sont prêtées à l’exercice du portrait.
Stéphanie Boey: «être l’architecte de sa vie»
A 45 ans, Stéphanie Boey est DJ professionnelle dans la province de Liège. Passionnée de musique électronique et par la culture berlinoise, elle décide de rejoindre le réseau Diane il y a deux ans, dans l’espoir de donner un coup de pouce à son projet. Sa rencontre avec Stéphanie Legrand, chef de projet du réseau, la décide à s’inscrire. «C’est un réseau fiable et dynamique dans lequel on se sent bien. J’y ai trouvé une grande solidarité et pour moi, entre femmes, la solidarité est importante». Le changement, elle l’a vu tout de suite. «Le réseau m’apporte beaucoup de soutien et de visibilité. Tout ça débouche sur des partenariats et j’ai pu mixer pour un after work Diane!». Entre la Belgique, Paris et Berlin, Steph Wunderbar (son nom d’artiste) s’est fait un nom dans l’entrepreneuriat. Pour elle, l’entrepreneuriat s’est imposé comme une évidence, «c’est très important d’être l’architecte de sa vie».
Laurence Cordonnier: «écoutez votre petite voix!»
A côté d’elle, Laurence Cordonnier confirme. «Il règne chez Diane un climat de bienveillance et de convivialité qui font de chaque rendez-vous une réelle opportunité de grandir». A 37 ans, cette indépendante est directrice de sa propre agence, Crocus Marketing / CocoReco dans la province de Luxembourg. Consultante en marketing éthique et également coach en entreprise, elle est très concernée par les enjeux sociaux de demain. «Je travaille autour de la reconversion professionnelle, rendue indispensable avec la digitalisation des entreprises. Mais je travaille aussi autour des thématiques liées à la quête de sens, un enjeu crucial dans le monde du travail, surtout auprès des jeunes générations». Pour ce faire, elle propose des séances de coaching en forêt, avec des chevaux. «C’est un métier nouveau qu’il faut assumer mais j’ai écouté ce que me disaient mes tripes et je me suis lancée! Il faut écouter sa petite voix!»
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Marianne Graff: «la diversité est mon fil conducteur»
L’activité d’indépendante de Marianne Graff, 47 ans, est plus ciblée encore. Elle est vannière professionnelle à Tintigny (Luxembourg). «Je travaille l’osier, le saule mais également la vannerie sauvage à partir de plantes de l’environnement proche. Le fil conducteur de mes créations c’est la diversité: des publics, des textures, des matériaux». Ce qui a plu à Marianne avec le réseau Diane, c’est les ateliers proposés. «C’est comme ça que j’ai pu repenser ma stratégie commerciale et surtout développer mon site web. C’est aussi une question d’estime de soi, d’assurance. Diane m’a permis de donner une valeur à mon travail» Lors d’un atelier consacré au développement personnel, Marianne Graff se découvre. «On nous faisait passer devant la caméra pour présenter notre entreprise. C’était difficile à faire mais surtout à regarder ensuite mais j’ai beaucoup appris de cet atelier. Ça m’a aidé à avoir confiance en moi et à me sentir légitime».
Plus que jamais en 2019, ces femmes désirent prouver à celles qui n’osent pas encore se lancer que devenir indépendantes dans leur profession est possible et même aisé. «Les femmes ont un réel potentiel, beaucoup d’énergie et de talents qui ne demandent qu’à s’exprimer» explique Stéphanie Boey. Pour sa part, Laurence Cordonnier songe à la place des femmes dans l’entrepreneuriat en utilisant les valeurs de son métier. «Je ne suis pas sociologue mais je peux dire une chose, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes, c’est que le premier frein à nos ambitions c’est souvent nous-même. Nous sommes nos propres barrières mentales.» Et Marianne Graff de souligner en conclusion, avec amusement «Déjà j’aimerais signaler aux politiques qu’une femme qui travaille c’est du PIB! Donc les initiatives pour motiver l’engagement des femmes dans le monde de l’entreprise doivent être renforcées!»