Rester à la maison le plus longtemps possible
Depuis de nombreuses années, l’accompagnement à domicile a le vent en poupe et le phénomène s’est encore intensifié avec la durée des séjours à l’hôpital qui a été réduite alors que, dans le même temps, le prix des maisons de repos est resté élevé pour une partie de la population.
L’accompagnement à domicile a le vent en poupe, depuis quelques années. « On constate que les gens veulent davantage rester à la maison et cela pour plusieurs raisons », explique Aurélie Innaurato, directrice Qualité à la CSD (Réseau Solidaris), la Centrale de Services à Domicile. « Il y a d’abord la volonté de rester et de finir ses jours chez soi. Ensuite, il y a le coût des maisons de repos que tout le monde ne peut pas se permettre de couvrir, surtout les plus précarisés. C’est ça qui a fait que l’accompagnement à domicile s’est intensifié ces dernières années », ajoute-t-elle, précisant que cet accompagnement à domicile a certes un coût lui aussi mais il reste un choix intéressant pour beaucoup de familles et se veut accessible au plus grand nombre.
Anne-Françoise Belot est aide familiale depuis 6 ans à la CSD, après avoir été garde-malade durant 8 ans. Le travail de terrain, elle le connaît donc bien. « Je pense qu’avant, les gens allaient plus facilement vers les maisons de repos parce qu’ils n’avaient pas nécessairement connaissance de services comme le nôtre. Depuis quelques années, il est davantage connu et les bénéficiaires y font appel pour toute une série de choses comme pour faire les courses, faire le ménage, apporter un soutien moral ou administratif », note Anne-Françoise qui se réjouit du caractère interdisciplinaire et souple de son travail.
Aurélie Innaurato, directrice Qualité à la CSD
Travail pluridisciplinaire
« On s’adapte vraiment à la personne et à ses besoins. C’est clair qu’on a un cadre qui définit ce qu’on peut faire ou ne pas faire. Bien souvent, les bénéficiaires arrivent chez nous en demandant des heures d’entretien puis finissent par demander d’autres services comme l’aide administrative ou les courses, par exemple. C’est un travail pluridisciplinaire. Nous avons l’assistante sociale du secteur qui est notre point de contact mais c’est clair qu’on rencontre souvent les infirmiers, les kinés ou les médecins au domicile des bénéficiaires. Je trouve que quand la collaboration est bien mise en place, la personne a plus de chances de rester plus longtemps à domicile ».
La crise sanitaire a évidemment eu des répercussions sur le travail des aides familiales. « Pendant un an et demi, ça a été compliqué. Certains bénéficiaires ont stoppé les services de peur d’être malades. A côté de ça, notre présence a permis à certains d’entre eux de ne pas sombrer psychologiquement. On a aidé, quelque part, à combattre l’isolement social », conclut Anne-Françoise Belot dont le métier a considérablement évolué ces dernières années. L’accompagnement à domicile ne cesse de se professionnaliser pour apporter la réponse la plus adaptée aux besoins de chacun. Rappelons qu’il y a la formation technique mais aussi l’écoute et l’aspect humain qui sont au cœur de ces métiers à vocation sociale.
Anne-Françoise Belot
Laurence BRIQUET