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Se (con)former à l’avenir

Rédigé par: Magali Duqué
Date de publication: 23 févr. 2023

Notre mode de vie est en pleine mutation. Tandis qu’on apprivoise les impacts de la digitalisation, les transitions énergétiques et les avancées technologiques au quotidien, des répercussions se font sentir sur l’économie et le marché du travail. Comment tirer parti de ces (r)évolutions ? Quelles solutions pour faire face aux enjeux de demain ? « The Future of Work », un rapport de la Fédération des Entreprises de Belgique, d’Agoria et de Deloitte, montre que l’absence de reconversion pourrait entraîner un coût de près de 5 milliards d’euros par an pour les pouvoirs publics.

Formation

Emplois en voie de disparation

Dans la sphère professionnelle, les progrès technologiques se caractérisent par des changements importants, qui poussent à la création de nouvelles fonctions mais aussi à la disparition d’emplois. L’apprentissage tout au long de la vie est donc une nécessité pour rester pertinent, tant du point de vue des employeurs que des travailleurs.

« D’ici 2030, 127 000 emplois seraient voués à disparaître. Et si les travailleurs dont le profil n’est plus demandé ne se reconvertissent pas et se retrouvent au chômage, cela représente un coût social moyen de 4,8 milliards d’euros. »

La dynamique des emplois qui disparaissent et de ceux qui sont de plus en plus demandés, démontre clairement que les travailleurs doivent se préparer activement à ces changements. Même les travailleurs dont l’emploi actuel risque de disparaître complètement disposent encore de solides atouts. Ces collaborateurs ont généralement une connaissance approfondie du secteur et de l’entreprise pour lesquels ils travaillent. Ils sont ainsi avantagés pour se distinguer auprès des employeurs en quête de profils pour assumer de nouvelles fonctions. Sur un marché qui connaît des pénuries, se reposer sur des personnes de confiance est toujours appréciable.

La guerre des talents

Pour les employeurs, la reconversion et l’apprentissage tout au long de la vie font partie du concept de la « guerre des talents ». Un concept de plus en plus urgent : avec le deuxième taux d’emplois vacants le plus élevé d’Europe, les entreprises belges se livrent depuis des années à une bataille acharnée pour attirer des candidats qualifiés. Dans ce contexte, les entreprises assument également de plus en plus un rôle important de formation. Par nécessité… Car il est de moins en moins aisé de trouver les personnes possédant les compétences requises, mais aussi en raison de l’évolution technologique toujours plus rapide.

EXERGUE : « La formation et l’apprentissage sont essentiels pour une politique saine en matière de marché du travail et de compétitivité » soutient Monica De Jonghe, directeur général et executive manager du Centre de compétence Emploi & Sécurité sociale de la FEB. « Les recommandations de ce rapport visent une approche plus holistique de la transition des compétences. »

Si les avantages pour l’employeur et le travailleur sont indéniables, il y a encore une marge d’amélioration à viser en matière de culture de l’apprentissage. D’après les chiffres d’Eurostat, seulement 1 travailleur sur 10 a suivi une formation au cours du dernier mois en Belgique. Un chiffre nettement inférieur à celui de nos voisins (26,6 % au Pays-Bas), ou si on le compare à des « pays nordiques » tels que la Finlande (30,5 %) ou la Suède (34,7 %).

La nécessité d’un effort collectif

Tout d’abord, une politique de formation moderne nécessite une approche flexible et adaptative basée sur les souhaits (changeants) de l’individu, ainsi que sur les besoins de l’employeur et du travailleur. En principe, les efforts de formation devraient pouvoir être déployés là où ils sont effectivement opportuns, c’est-à-dire dans le cadre de la relation de travail. En outre, le travailleur doit également prendre le contrôle et anticiper davantage le changement et les opportunités qui l’accompagnent. En évoluant et en renforçant continuellement ses compétences, le travailleur peut développer une carrière durable. Enfin, les entreprises doivent élaborer plus souvent des stratégies pour le recyclage ou la reconversion de tous les travailleurs. Même en cette période de crises successives, il est crucial pour les entreprises d’être compétitives, de conquérir des marchés, de lancer de nouveaux produits et de fonctionner de manière plus efficace et rentable grâce aux nouvelles technologies.

"Ce n'est pas la plus forte des espèces qui survit, ni la plus intelligente, c'est celle qui s'adapte le mieux au changement", prédisait Darwin.