Sur le terrain et en coulisses, les métiers du «retail» évoluent
Comme la plupart des secteurs aujourd’hui, la distribution, le retail, connaît une profonde mutation. Robotisation, digitalisation, e-commerce: les changements sont nombreux et entraînent une série de conséquences.
La concurrence, en ligne notamment, se fait de plus en plus menaçante. Les entreprises dans la distribution classique doivent mettre en place de nouvelles stratégies pour faire face à ces nouveaux défis, et de plus en plus vite. Si, avant, le renouvellement devait être pensé toutes les décennies, aujourd’hui un concept doit être revu tous les 3 ou 4 ans.
Emploi: état des lieux
Dans le secteur de la distribution, la concurrence a aujourd’hui énormément de visages: l’e-commerce évidemment, mais aussi les achats transfrontaliers. Thierry Vermeire, Director Social Affairs chez Comeos, explique: «Les Belges prennent de plus en plus leur voiture pour aller faire leurs courses dans les pays limitrophes: Pays-Bas, Allemagne et France. Ce nouveau mode de consommation met de plus de plus de pression sur les prix. C’est peut-être une bonne nouvelle pour le consommateur, mais cela a également un gros impact sur les marges. Si le volume de vente diminue, la pression sur les prix est impactée, mais les bénéfices aussi, ce qui met les entreprises en difficulté. En conséquence, l’emploi en paie le prix et des départs doivent être organisés.» Mais, en même temps, l’adaptation aux nouvelles réalités du marché impose de recruter de nouveaux profils répondant aux besoins des clients et des fonctionnements actuels.
«En fait, malgré tous ces constats, l’emploi global tient bon dans le retail», poursuit Thierry Vermeire. «Dans le secteur privé, le retail reste même le plus gros employeur du pays et ça, c’est une bonne chose. D’ailleurs on rencontre certaines difficultés à trouver de bons candidats pour certains postes qui restent vacants.»
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Wanted: profils idéaux
Le secteur de la distribution a toujours été connu pour le vaste éventail d’emplois et de profils employés, ce qui ne change pas tout à fait. C’est plutôt au niveau des compétences demandées qu’une mise à jour est nécessaire. «Le retail a toujours été un tremplin social, tant pour les gens qui avaient du mal à trouver un emploi que pour les profils spécifiques et spécialisés. C’est toujours le cas, mais aujourd’hui on ne vend pas un smartphone comme on vendait une machine à lessiver il y a dix ans. Maintenant, on doit se tourner vers un service à la clientèle plus poussé. Le consommateur veut savoir d’où vient ce qu’il achète, comment tout est produit, etc. Du coup, nos employés doivent eux aussi être beaucoup mieux formés et informés, les connaissances doivent être plus poussées qu’avant», ajoute Thierry Vermeire.
«La technologie impose aussi que le contact vendeur-client offre une réelle plus-value, un autre sens du service. Il faut donc recruter des personnes polyvalentes, qui aiment travailler en contact avec les gens et qui aient des connaissances de l’e-commerce suffisantes pour pouvoir proposer toutes les options possibles aux clients. Il est aussi important qu’elles maîtrisent plusieurs langues et c’est assez difficile à trouver. Et là on ne parle que des talents recherchés pour les surfaces de vente.»
Dans les coulisses, indépendamment du contact direct avec le client donc, d’autres profils de candidats sont aussi très demandés. «Là, la difficulté est d’un autre niveau: nous cherchons des profils que tout le monde s’arrache: des informaticiens, des personnes qui maîtrisent le marketing digital, les supplied chains, etc. Et manquer de talents comme ceux-là, c’est un véritable talon d’Achille pour ces entreprises de la distribution qui veulent évoluer sur le marché d’aujourd’hui.»