Technord ne renonce pas à séduire malgré la pénurie
La PME familiale située à Tournai ne recrute quasiment que des profils techniques, qui sont objectivement les plus difficiles à trouver. Si nous trouvons un bon candidat au salon Talentum, nous n'aurons pas perdu notre journée...
Affirmer que Technord va au salon Talentum sans se faire trop d'illusion serait travestir la réalité. Mais l'entreprise située à Tournai est particulièrement consciente que les profils qu'elle recherche sont en pénurie criante. Nous gardons bien évidemment bon espoir, sinon nous n’irions pas, sourit Yannik Broquet, le directeur des ressources humaines de cette entreprise qui emploie quelque 360 collaborateurs. Mais le marché est tel que si nous pouvons repérer un talent et nous engager dans un début de procédure de recrutement, nous n'aurons assurément pas perdu notre journée...
Groupe familial actif dans les services à l'industrie (électricité, automation et informatique industrielle notamment) et comptant parmi ses clients des entreprises du secteur pharmaceutique ou agroalimentaire entre autres, Technord recherche donc des profils de type ingénieur électricien, informaticien, automaticien. Une grosse vingtaine de fonctions y sont actuellement ouvertes.
Le fait de ne pas trouver les compétences dont nous avons besoin peut freiner la marche des affaires, dans la mesure où nous ne nous intéressons pas à certains marchés par manque d’effectifs, nous confiait récemment Philippe Foucart, le CEO de cette entreprise qui tient à mettre en exergue son ambiance familiale et la possibilité d'y acquérir plus rapidement des responsabilités que dans un grand groupe. Dans l’automation, par exemple, j’ai dix postes ouverts. J’aurais immédiatement du boulot pour chacun d’entre eux, mais je suis obligé de me limiter pour l’instant.
Dans ce contexte, nous recherchons des profils expérimentés, mais aussi des jeunes que nous sommes prêts à former, précise Yannik Broquet. Nous avons donc élargi notre spectre de recrutement en nous montrant plus flexibles quant à l'expérience requise pour nous rejoindre. Nous accueillons d'ailleurs aussi des stagiaires, cette voie nous paraissant particulièrement prometteuse.
Plus concrètement, le DRH se dit très impatient de pouvoir rencontrer par exemple un jeune bachelier en informatique intéressé par le monde de l'industrie ou un technicien spécialisé dans les réseaux, même affichant un déficit en connaissance des langues étrangères. Nous pouvons à tout le moins discuter afin d'échanger sur leurs ambitions de carrière et la manière dont nous pourrions les satisfaire, assure-t-il.
Pour Yannik Broquet, la participation d'un acteur comme Technord à un tel salon relève, aussi, de la responsabilité sociétale. De nombreux jeunes sont un peu perdus, doutent d'eux-mêmes ou ne connaissent tout simplement pas le tissu des entreprises autour d'eux, estime-t-il. C'est donc aussi notre rôle d'aller à leur rencontre, de leur montrer que nous existons et de leur tenir un discours de franchise. Si leur profil ne rencontre pas nos besoins, nous devons leur expliquer pourquoi, mais aussi les aider à en retirer une expérience positive : telle formation complémentaire pourrait les aider à se repositionner, voire nous intéresser à moyen terme par exemple. Aller au salon est, en soi, une démarche constructive qui doit être porteuse d'espoir pour l'avenir.
Benoît July