Passer au contenu principal

Travailler en Irak: prime de risque prévue?

Date de publication: 10 févr. 2010
Catégorie:

La firme Jan De Nul va effectuer une mission de 8 mois dans le sud de l'Irak en vue de procéder au dragage du port de Umm Qasr. La situation tendue en Irak contraint l'entreprise a prendre des mesures de sécurité draconiennes. Les collaborateurs recevront-ils une prime de risque ?

Un contrat de 52 millions d'euros


Umm Qasr se situe à  l'extrême sud de l'Irak, près de la frontière avec le Koweït. La ville portuaire est un point stratégique important pour l'Irak : c'est le port qui donne sur le Golfe Persique et la ligne de ravitaillement par laquelle transitent les marchandises. Au fil des années, ce port s'est en grande partie envasé, et la General Company for Ports of Iraq a donc demandé à  Jan De Nul d'approfondir le port de 12,5 mètres, afin de permettre l'accès aux navires au tirant d'eau plus élevé.

Le contrat porte sur 52 millions d'euros et nécessite une centaine d'effectifs, dont un peu moins de la moitié sont Belges. “La préparation des travaux commencera en mars, le dragage proprement dit en mai”, explique Wim Dhont, manager régional pour le Moyen-Orient.

Pas de risques inutiles pour les collaborateurs


Jan De Nul s'est renseigné de différentes manières sur la situation politique de l'extrême sud de l'Irak, précise Wim Dhont. “Nous avons d'abord glané des informations auprès du ministère des Affaires étrangères, puis de notre agent commercial sur place, qui dirige une entreprise de construction dans le sud de l'Irak. Enfin, nous nous sommes même rendus sur place pour enquêter sur la sécurité et évaluer la situation. Sur base de ces renseignements, nous sommes convaincus que notre personnel ne courra aucun risque inutile. Le dernier incident violent qui s'est produit dans le sud du pays remonte à  2007. L'armée et la police irakiennes ont la situation bien en main. Les événements les plus violents se produisent à  Bagdad, à  600 kilomètres de Umm Qasr. Le port de Umm Qasr est en outre situé dans une zone sécurisée et notre équipage reste en permanence à  bord de nos navires, qui naviguent en toute indépendance et disposent des infrastructures de logement requises.”

Pas d'indemnité spéciale


Jan De Nul a pourtant prévu des mesures de sécurité draconiennes. L'équipage restera à  bord des navires, mais le personnel sera logé et travaillera dans un compound sécurisé. Pour chaque éventuel déplacement, ils seront accompagnés par des agents de sécurité irakiens.

“Nous travaillons également avec des Irakiens, ce qui renforce l'implication du peuple dans le projet. Étant donné que nous ne jugeons pas la situation anormalement dangereuse, nous n'avons pas prévu de prime de risque pour nos collaborateurs. Nous avons déjà  travaillé dans le sud du Nigeria, où le risque de kidnapping est présent. Nous devons régulièrement longer la côte somalienne, en proie aux pirates. Mais nous ne draguons jamais dans des régions où la situation est considérée comme mortellement grave. Nous ne voulons courir aucun risque, d'où l'absence de prime de risque.”

“D'un point de vue légal, il n'existe pas de catégorie 'métier à  risque'”, nous confie Geert Vermeir de SD Worx, “mais pour certaines professions, une prime de risque ou un départ anticipé à  la retraite peut être octroyé au niveau sectoriel ou au niveau de l'entreprise en raison de risques liés à  la sécurité. Toutes les professions dans lesquelles on peut être exposé d'une manière ou d'une autre au danger sont concernées.”

Dominique Soenens