Trois secteurs clés pour les ingénieurs et techniciens
Les ingénieurs et techniciens continuent de manquer aux entreprises, et ce, malgré la crise du covid. Ces profils porteurs à l’échelle de tout le marché de l’emploi seraient cependant le plus souvent accaparés par certains secteurs clés.
La crise sanitaire n’aura pas suffi à leur enlever le statut de «perles rares» du marché de l’emploi. Covid ou pas, les ingénieurs et techniciens occupent encore et toujours une place de choix au palmarès des talents que les entreprises s’arrachent. S’ils sont aujourd’hui largement représentés dans toutes les sphères professionnelles de notre société, certains secteurs absorberaient cependant une part significative de ces profils précieux, selon Agoria.
1 L’énergie
Sans surprise, le secteur de l’énergie draine toujours une part importante de ces profils d’ingénieurs et techniciens. Œuvrant à la construction de notre avenir énergétique tout en assurant l’approvisionnement du pays en énergie, les entreprises de ce secteur recrutent des profils diversifiés. «Les profils techniques recherchés sont variés au sein de Luminus, sur toutes les régions de la Belgique qui plus est. Nous recrutons tant des profils spécialisés en mécanique, en électromécanique, qu’en électricité et instrumentation, ainsi que des profils généralistes de technicien de maintenance et de préparation de planning. Notre position de leader sur le marché éolien terrestre nous pousse aussi à recruter des ingénieurs dans le cadre de l’expansion de notre activité éolienne sans oublier la gestion des parcs existants», explique par exemple Martine Moreau, communication manager chez Luminus.
Au rayon des compétences requises pour prétendre à ces postes, figurent chez Luminus des attentes en termes de soft skills. L’autonomie, l’organisation, le travail en équipe ainsi que la solidarité constituent des points d’attention importants pour l’entreprise. Des compétences techniques sont bien sûr aussi indispensables. «Parmi celles qui se distinguent actuellement, on retrouve la maîtrise du digital puisque nos métiers techniques requièrent de plus en plus de connaissances en systèmes digitalisés et analyse des données. Le respect des règles de sécurité et la gestion des risques sont aussi primordiaux. Nos talents doivent pouvoir anticiper et prévenir les risques pour assurer un suivi des performances. Des compétences en cybersécurité représentent aussi un atout», précise Martine Moreau.
2 La construction
Au palmarès des secteurs clés pour les ingénieurs et les techniciens, on retrouve également celui de la construction. Au sein de la société Eloy par exemple, le besoin se fait sentir depuis le début de l’année. «Certes, nous avons été impactés par la crise sanitaire comme toutes les entreprises, mais le covid est arrivé à un moment où notre entreprise avait déjà programmé une série d’investissements importants. Résultat, on s’en sort sans trop de casse, avec de belles perspectives qui nous amènent à devoir renforcer nos équipes tant pour notre pôle construction que pour celui du traitement des eaux», développe Isabelle Marneffe, DRH de la société Eloy.
Les besoins de l’entreprise liégeoise sont aussi variés que ses métiers. Les ingénieurs et techniciens sont présents dans toutes les entités de la société et dans toutes les phases de leur travail au quotidien. «Nous avons besoin de techniciens et d’ingénieurs qui vont être capables d’étudier un projet d’un point de vue technique en vue d’établir des devis, mais aussi de gestionnaires et de conducteurs de chantiers. Nous sommes aussi à la recherche de profils qui aiment inventer et innover pour penser aux produits de demain dans notre pôle traitement des eaux. Les commerciaux avec une expérience technique, ainsi que des ingénieurs compétents dans la gestion de production, constituent aussi de précieux profils», poursuit Isabelle Marneffe. Aujourd’hui, comme avant la crise, recruter ces talents reste un défi quotidien pour l’entreprise qui joue la carte de l’environnement familial pour attirer, et surtout conserver, son personnel.
3 Le transport et la logistique
Dans le secteur du transport et de la logistique, on s’arrache aussi ces profils techniques. À Liege Airport par exemple, ce sont les électromécaniciens que l’on cherche avec insistance. «Chez nous, c’est particulier parce que nos métiers nécessitent d’avoir non seulement des compétences en électricité mais aussi d’être formé à l’optique. À l’heure actuelle, c’est assez compliqué de trouver des électromécaniciens qui aient suffisamment d’expérience pour être directement opérationnels. C’est la raison pour laquelle nous recrutons de plus en plus de profils juniors que nous formons en interne afin de pérenniser leur emploi au sein de notre structure», confie Marc Sparmont, DRH de Liege Airport. Côté compétences, l’anglais, l’informatique, mais aussi la maîtrise du dessin assisté, représentent des atouts considérables pour pouvoir prétendre à ces métiers.
Si pour le gestionnaire de l’aéroport, les ingénieurs et techniciens ne représentent que quelques emplois chaque année, à l’échelle de l’ensemble du site, ce nombre est évidemment bien plus important. Parmi les profils recherchés, les techniciens sont ceux qui restent parfois les plus compliqués à dénicher. En revanche, Liege Airport ne manque pas d’attractivité auprès des ingénieurs. «Les métiers présents sur un aéroport sont par essence attrayants pour ces talents car ils approchent une grande diversité de domaines. Travailler dans un aéroport, c’est aussi évoluer dans un environnement extraordinaire, au rythme des décollages et atterrissages des avions. Nous n’avons donc pas souvent besoin de batailler pour attirer les ingénieurs», affirme Marc Sparmont.