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Trouver un job à plus de 45 ans

Date de publication: 21 mai 2010
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SD Worx a constaté que parmi les entreprises qui ont engagé de nouveaux travailleurs en 2010, seulement 27 % d'entre elles ont montré de l'intérêt pour les travailleurs de plus de 40 ans (8% pour ceux de plus de 50 ans).

La raison principalement invoquée serait la peur du manque de motivation... Alors, trouver un job à  plus de 45 ans, mission impossible? 

Non, répond le spécialiste et consultant RH François Meuleman. Selon lui, il faut quitter les préjugés, même si ceux-ci existent sur le marché de l'emploi, et mettre en avant ses "valeurs ajoutées".

Nous lisons régulièrement, via vos réactions aux articles parus sur References.be, combien il est délicat d'être à  la recherche d'un nouvel emploi une fois abordé un certain âge. Il s'agit souvent d'une véritable traversée du désert avec perte de confiance en soi et rancoeurs tenaces contre le marché de l'emploi.

François Meuleman (*), formé à  l'Ecole Polytechnique, à  Solvay et à  la faculté de psycholgie sociale et industrielle, est formateur spécialisé dans l'approche croisée. Rapprocher les sciences dites exactes et les sciences humaines pour créer des outils efficaces de gestion et d'intervention.

Pendant plus de 10 ans, il a collaboré avec de grands groupes de consultance : Eurogroup, Deloitte & Touche et Arthur Andersen. Les conseils suivants, pour retrouver du boulot après 45 ans, sont inspirés de l'un de ses modules de formation.

Avant tout, il faudra que le candidat de plus de 45 ans affiche une "cohérence attendue", parvienne à  réecrire sa valeur ajoutée pour vendre sa différence.

1. Trouver une "cohérence attendue"

Cohérence attendue? Concrètement qu'attend-on des "plus vieux"? Une suite de qualités précises tels que: structure, synthèse, cohérence, stabilité.

Dès lors, il convient d'adapter à  cette "image attendue" votre cv, votre discours et votre présentation. Une fois ces pilliers bien en place et assumés dans votre nouvelle approche, il faudra également placer de votre côté des qualités que l'on attribue habituellement à  la jeunesse: enthousiasme, innovation, énergie, dynamisme.

Mais, François Meuleman est très clair sur le sujet: il ne faut pas vous inventer un caractère, mieux vaut valoriser vos vrais atouts.

2. Réecrire sa valeur ajoutée

Le formateur utilise une formule choc pour camper la scène: votre plus grande qualité est aussi votre plus grand défaut ! François Meuleman met d'emblée en garde contre les erreurs habituelles à  ce stade crucial du processus de candidature:

- Se tromper de valeur ajoutée
- Ne pas connaître sa valeur ajoutée
- Rejeter sa valeur ajoutée car elle fut "un défaut" autrefois
- Masquer sa valeur ajoutée

Comment réecrire sa valeur ajoutée? Comment procéder? En utilisant à  la fois des cléfs positives et négatives.

Le candidat doit bien analyser son parcours (et ses qualités), déterminer ce qui va le distinguer des autres, définir son idendité... Il devra aussi réflechir aux causes de son précédent échec, ses griefs envers les autres, pourquoi il "dérangeait"? Et en tirer les conclusions nécessaires pour réecrire sa valeur ajoutée. Il devra miser sur ses qualités interpersonnelles.

3. Savoir vendre sa différence

Pour cette troisième étape, le formateur utilisera la pyramide marketing qui est la base de la vente: reconnaître, différencier, signifier (pointe de la pyramide).

Pour être reconnu, il faudra d'abord avoir été vu. Le candidat doit être vu (et reconnu) comme le logo d'une marque. Trop de personnes de plus de 45 ans qui postulent sont invisibles. Ils souffre du syndrome "désolé d'être encore sur le marché", "pardon de postuler, je ne fais que passer"...

En fin de journée, la personne qui s'occupe du recrutement devra pointer, au milieu de plusieurs dizaines de cv, le vôtre et pas celui d'un autre. Il devra se dire: " je reconnais son cv qui est structuré, cohérent et compréhensible".

Se différencier? Comme une marque. Pour les plus de 45 ans, c'est plus complexe. Comme mentionné plus haut, il faudra en premier lieu correspondre aux stéréotypes, bref aux qualités de son âge.

Une différenciation cela se fait pa rapport aux qualités et pas au défaut des autres. Pas besoin de tomber dans la publicité comparative.

La différenciation ne se fera pas par le diplôme. Partez du principe que votre diplôme ne vaut plus rien. Il est vieux d'une vingtaine d'année. Tout a évolué: les techniques, la communication...

La différenciation ne se fait pas par les années d'expérience. Les recruteurs se rendent vite compte que vous avez bosser 15 ou 20 ans dans la même société. Pour eux, cela signifie une quasi impossibilité de vous adapter et d'oublier votre culture d'entreprise précédente.

La différenciation se fera par l'interpersonnel: j'ai de grandes qualités en gestion de crise, en capacité pédagogique, en capacité à  transmettre un savoir-faire, en gestion de la clientèle...

Ultime étape: donner du sens

Pourquoi postulez-vous auprès de cette entreprise? Qu'allez-vous leur apporter de concret? La démarche de postuler doit avoir un sens. La question centrale est: pourquoi mon trajet m'a-t-il finalement conduit chez vous?

(*) François Meuleman est l'auteur de plusieurs livres sur le sujet. Son dernier ouvrage s'intitule "Se vendre avec succès". Il dispensera une formation gratuite le 26 mai prochain au centre de formation Technofutur TIC de Gosselies.

Texte - L.Dp