Tutoyer son supérieur : une affaire d’hommes

Le tutoiement est devenu une pratique courante dans le monde du travail. 68% des salariés sont en faveur du « tu » au boulot. Tutoyer son supérieur est considéré comme un marqueur de proximité. Il réduirait les frontières hiérarchiques et améliorerait l’ambiance au travail. Mais le tutoiement serait avant tout une pratique d’hommes et de cadres du secteur privé. 

bossSelon une étude menée par la revue « Sociologie du travail » en 2019, 63% des sondés tutoient leur supérieur. Mais cela dépend de plusieurs facteurs : secteurs, culture de l’entreprise, âge, genre, appartenance sociale, etc. 

Plus de « tu » dans le privé 

On tutoie moins dans le public (43%) que dans le privé (65%). Dans le secteur privé, le tutoiement est quasiment systématique dans les activités scientifiques, spécialisées ou encore industrielles. Il l’est un peu moins dans l’administration, le commerce et l’immobilier, même si le tutoiement reste majoritaire. Les cadres ont tendance à tutoyer davantage leur patron. Ils sont 76% dans le privé, 68% dans les professions intermédiaires et 55% parmi les employés. Les ouvriers, moins soumis au langage formel, tutoieraient leur chef 62% plus que les employés. 

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Les femmes tutoient moins leurs patrons 

Le tutoiement serait plus compliqué entre hommes et femmes qu’entre personnes du même sexe. 70% des hommes tutoient leur supérieur, contre seulement 49% des femmes. Cela s’explique par le fait que les femmes sont « plus rarement à des niveaux hiérarchiques élevés là où le tutoiement est la règle ». 72% des hommes tutoient leur supérieur homme contre 65% pour leur supérieur femme. Les chiffres baissent quand il s’agit des femmes : 60% d’entre elles tutoient leur supérieur femme, et seulement 42% tutoient leur supérieur homme

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Un signe d’égalité ? 

Dans certaines organisations, le tutoiement est encouragé pour améliorer l’ambiance au travail et effacer les relations verticales. C’est alors la « culture de l’entreprise » qui impose ou non le tutoiement. C’est le cas dans les start up ou dans la restauration rapide par exemple. Mais selon plusieurs spécialistes du monde du travail, l’emploi du « tu » serait paradoxal. Le contrôle hiérarchique serait juste dissimulé et non absent. Le tutoiement serait un moyen de mettre en confiance les salariés, comme une forme de manipulation déguisée. A vous d’évaluer quand le « tu » tue. 

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