Un marché de l’emploi toujours très favorable aux recrutements
En dépit de la crise sanitaire, le marché de l’emploi se porte bien. Les prévisions de recrutement sont portées par le rebond de la croissance économique et par les perspectives de départ de nombreux travailleurs à la retraite.
Cela n’en finit pas d’étonner mais, alors que la crise sanitaire continue de nous malmener, l’emploi ne boit pas la tasse. Que du contraire, même, ainsi qu’en témoignent plusieurs analyses et indicateurs.
En présentant fin décembre ses projections économiques, la Banque nationale (BNB) se montrait confiante pour 2022. Après un coup de mou en début d’année, en raison de contraintes d’approvisionnement, de la hausse des prix et de la dégradation de la situation sanitaire, la croissance devrait repartir à la hausse à partir du printemps.
« Le marché du travail continue de surprendre favorablement, affichant notamment une création nette d’emplois de près de 30 000 personnes en moyenne par trimestre depuis le début de 2021, si bien que l’emploi intérieur a déjà amplement regagné le niveau qu’il affichait avant la crise », relève la BNB. « La création d’emplois s’essoufflerait toutefois à présent, dans le sillage du ralentissement de l’activité économique ainsi que sous l’effet de la pénurie assez généralisée de main-d’œuvre, comme l’atteste le niveau record du taux de postes vacants. L’emploi reste cependant orienté à la hausse et en dépit de la levée des mesures de soutien, près de 10 000 emplois seront encore créés en moyenne par trimestre sur la période de projection. »
Croissance et transformation
A ces projections de la BNB se rajoutent de celles de ManpowerGroup, dont le traditionnel ‘‘Baromètre de l’emploi’’, publié à la mi-décembre, anticipait quant à lui un rythme d’embauche « très soutenu » au cours du premier trimestre. Sur les 505 employeurs belges sondés en octobre par l’entreprise, 48 % prévoyaient en effet d’augmenter leurs effectifs d’ici la fin du mois de mars 2022, tandis que seulement 14 % d’entre eux prévoyaient de les réduire.
« Même si l’incertitude plane à nouveau sur le marché de l’emploi en raison de la quatrième vague du coronavirus, nous pouvons nous attendre à ce que les employeurs continuent à recruter à un rythme très soutenu au cours du 1er trimestre 2022 », commentait-on chez Manpower. Parmi les facteurs explicatifs, l’entreprise épinglait le retour de l’économie à ses niveaux de croissance d’avant-crise mais aussi la poursuite de sa transformation, qui justifie ses prévisions d’embauche particulièrement élevée dans le domaine du digital.
De façon plus structurelle, les facteurs qui soutenaient le marché avant la crise sanitaire n’ont pas disparu avec celle-ci : « le marché de l‘emploi doit faire face au départ de la génération des ’’boomers’, nés entre 1943 et 1960, ce qui crée une activité de recrutement supplémentaire. »
Tendances régionales positives
Les bilans dressés par les organismes régionaux de l’emploi, Forem et Actiris, sont du même tonneau. « Si la crise du coronavirus qui se déclarait en 2020 s’est bien prolongée en 2021 sur les plans sanitaire et socio-économique, le marché du travail a bénéficié d’une certaine reprise de l’activité économique », relève-t-on au Forem. »
Globalement, l’année 2021 se solde par un recul moyen de 3,7 % du niveau de la demande d’emploi par rapport à 2020. Cette tendance positive s’est appuyée sur l’augmentation du nombre d’opportunités d’emploi (+ 25 % par rapport à 2020) diffusées par le Forem. Le mois de décembre s’inscrit dans cette tendance annuelle avec une diminution importante de la demande de l’emploi (- 6,9 %) et une augmentation de 63 % de ces offres par rapport à décembre 2020. »
Revenant plus en détail sur le déroulement de l’an dernier, le Forem constate que le marché, en baisse au premier trimestre 2021, s’est rapidement redressé. « En mars la demande d’emploi enregistrait son premier recul, après quoi les diminutions se sont succédées chaque mois, à un an d’écart. A fin juillet 2021, le niveau de la demande d’emploi s’est même retrouvé sous celui de juillet 2019, soit avant l’éclatement de la crise sanitaire. Cette tendance s’est confirmée lors du deuxième semestre, maintenant la demande d’emploi à un niveau bas, inférieur à celui d’avant crise. »
De sorte que les demandeurs d’emploi inoccupés représentent désormais 12,6 % de la population active wallonne, ce taux étant de 13,1 % en 2020 et 12,7 % en 2019. Une tendance positive à laquelle s’ajoute le fait que c’est parmi les personnes le plus récemment arrivées sur le marché que les reculs ont été les plus marqués en un an (- 18,7 % pour les demandeurs d’emploi inoccupés depuis six mois à moins d’un an et – 12,6 % depuis moins de six mois).
« En termes d’âge, on relève surtout une baisse plus marquée parmi les plus jeunes : – 5,9 % sur base annuelle de personnes âgées de 25 à moins de 30 ans, et – 4,6 % de personnes de moins de 25 ans », relève enfin le Forem qui constate que « les besoins de main-d’œuvre sont en hausse entre 2020 et 2021 dans tous les secteurs d’activité. »
Qu’en est-il à Bruxelles ? Fin décembre 2021, la Région enregistrait une diminution de 3,6 % du nombre de demandeurs d’emploi par rapport à décembre 2020. « Le chômage diminue en variation annuelle depuis septembre 2021 grâce à l’amélioration conjoncturelle survenue en 2021 et à la mise en place et au maintien de mesures comme le chômage temporaire et le droit passerelle », constate-t-on chez Actiris.
« La diminution est encore plus importante chez les moins de 25 ans. »
Le marché de l‘emploi doit faire face au départ de la génération des ’’boomers’’, nés entre 1943 et 1960, ce qui crée une activité de recrutement supplémentaire