Un métier de passion et de conviction
Un.e infirmier.e peut travailler seule ou en équipe. Au cours de sa vie, son métier évoluera au fil de ses formations et de ses aspirations tout en ayant une certitude : des milliers de postes sont disponibles. Un atout non-négligeable dans le contexte actuel.
À l’occasion de la « Journée internationale des infirmier.e.s », et après une année de pandémie où l’on a pu apprécier l’importance de leurs actes au quotidien, les différents métiers d'infirmier.e.s donnent plus que jamais du sens à la société. Pour faire face à la crise sanitaire et aux défis à venir, les hôpitaux et maisons de repos ont besoin de personnel. Cette situation exceptionnelle met le secteur de la santé et des soins au coeur du redressement de notre pays et montre les besoins urgents à plus long terme.
« L’OMS avait déclaré en 2020 l’année des infirmier.e.s et des sages-femmes. Le directeur de l’OMS avait dit que nous étions la colonne vertébrale des systèmes de santé. Ces derniers mois ont confirmé ses prédictions. » explique Arnaud Bruyneel, infirmier aux soins intensifs, vice-président de SIZ-Nursing, association francophone des infirmiers de soins intensifs et doctorant en santé publique à l’ULB : « Le KCE, Centre fédéral d'expertise des soins de santé, dit qu’il faut aujourd’hui dans notre pays 5500 infirmier.e.s de manières urgentes (quartier opératoire, soins intenstifs...). Il y a plus de 10.000 postes d’infirmier.e.s qui sont ouverts. Si on veut vraiment couvrir tous les soins et les besoins, je crois que l’on peut dire qu’il manque 15.000 infirmier.e.s. Il a beaucoup de demandes, on ne sera jamais au chômage. »
Un travail très varié
Souvent, le métier d’infirmier.e ne se résume pas seulement aux soins médicaux. Au chevet de chaque patient, cette personne prend le temps de l’écouter lui et son entourage. Elle se transforme parfois en médiatrice familiale…« Evidemment, il faut aimer parler avec les gens. On peut aussi apprendre toute sa vie. » ajoute Arnaud Bruyneel.
« Il s’agit d’un métier où l’on peut passer d’un secteur à l’autre et ne pas faire le même métier toute sa vie. Nous pouvons travailler dans le domaine du soin mais il y a aussi la prévention, les infirmier.e.s de rue, la santé communautaire. On peut aussi travailler en crèche, en centre PMS, dasn certains centres de transfusion... » Ces femmes et ces hommes en blouse blanche jonglent entre les tâches, à l’hôpital ou à domicile, et prodiguent des explications de la durée du traitement prescrit, les résultaGts du labo, les résultats détaillés des analyses d’urine... tout en gardant une oreille attentive et parfois une note d’humour pour détendre une situation stressante.
Très souvent en mouvement
Métier d’action, un.e infirmier.e reste rarement assise sans bouger : marcher dans les couloirs de l’hôpital, déplacer un patient d’un lit à une chaise roulante, réaliser un transfert sur plusieurs étages, réaliser une piqûre.... « On est toujours en mouvement, c’est un aspect que j’aime beaucoup. Je n’aime pas rester enfermé derrière un bureau. Le contact humain et pluridisciplinaire est vraiment un atout du métier. Il est intéressant de travailler en binôme avec d’autres soignants. C’est très riche. » précise Arnaud Bruyneel.Ce métier est évidemment une passion. Il comporte toutefois parfois certains désavantages comme le travail de nuit ou un salaire qui mériterait une véritable revalorisation. « On gagne encore aujourd’hui un peu moins que dans d’autres secteurs. Cela peut être un frein pour certaines personnes tout comme les horaires et les conditions de travail. Par contre, notre métier est un métier qui a du sens et on peut travailler à temps partiel ou à ¾ temps. Cela permet d’avoir du temps pour soi. » selon Arnaud Bruyneel. Ce métier, très enrichissant sur le plan humain, demande aussi à pouvoir, parfois, prendre une certaine distance lorsqu’on est confronté à la maladie et à la mort.
En constante évolution
Pour Arnaud Bruyneel, « des efforts doivent être faits pour changer l’image de la profession d’infirmier.e dans la tête de la population, mais aussi des responsables politiques voir de certaines infirmier.e.s. Notre profession a fortement évolué. Aujourd’hui, il s’agit d’une profession humaine et technologique. Beaucoup d’infirmier.e.s travaillent en totale autonomie. Nous avons la chance de pouvoir participer à des spécialisations, des qualifications, des formations. Il va y avoir un master en sciences infirmières. »
La variété du métier est un atout incontestable : soins de nursing et soins techniques (injections, pansements, perfusions…) suivre des formations pour pouvoir se spécialiser dans une pathologie (soins palliatifs, suivi de patients diabétiques, les patients dialysés....). Un autre aspect est très intéressant : la possibilité de combiner un travail à domicile et en institutions hospitalières. « D’ailleurs de plus en plus de jeunes combinent les deux : cela leur offre l’autonomie et le contact avec le patient et les rassure financièrement. »
Ce métier, au coeur de cette crise covid, devrait recevoir enfin toute la reconnaissance légitime qu’il mérite. Au chevet du patient, un.e infirmier.e l’est aussi au chevet de l’économie de nos soins de santé : « Le monde politique commence à comprendre ce que les études internationales disent depuis 15 ans. Plus il y a de soignants de premières lignes (et même de médecin) autour d’un patient, plus la qualité des soins s’améliore. Des études suisses et américaines montrent que les hôpitaux qui ont le plus grand nombre d’infirmier.e.s sont économiquement plus rentables que ceux qui en ont moins. » Tout est donc réuni pour que ce métier de passion et de sens attire des jeunes ou moins jeunes de tous les horizons dans les prochains mois.