Un salarié sur quatre recherche un nouvel emploi

Date de publication: 15 déc. 2016

La propension à  quitter son employeur est en forte hausse, selon la 6e édition de l'enquête Candidate Pulse d'Acerta. Les salariés ont troqué la prudence contre une attitude beaucoup plus proactive. Ce qu'ils recherchent ? De nouveaux défis, des opportunités d'évolution et de formation, davantage qu'une augmentation salariale.

Près d'un salarié sur quatre (23 %) se déclare désormais activement à  la recherche d'un emploi, soit 6 % de plus que l'an dernier à  la même période. Tel est le principal enseignement de l'enquête Candidate Pulse menée pour la sixième année par le groupe Acerta. Il s'agit d'une véritable inflexion : les gens sont à  nouveau clairement à  la recherche de nouveaux défis, commente Philippe Depaepe, directeur général d'Acerta Wallonie-Bruxelles. Les employeurs doivent absolument en tenir compte, qu'ils souhaitent attirer de nouveaux talents... ou conserver ceux qui travaillent pour eux.

> A la recherche d'un nouveau challenge? Découvrez nos 1500 offres d'emploi 

L'an dernier déjà  s'étaient dessinées les prémices de cette évolution : quelque 80 % des salariés affichant entre 10 et 15 ans d'ancienneté, par exemple, se déclaraient alors attentifs à  l'évolution du marché, sans pour autant se déclarer prêts à  passer à  l'acte cependant. La curiosité était déjà  présente, mais la frilosité prenait encore le dessus, constate Philippe Depaepe. Cela étant, la moitié de celles et ceux qui l'an dernier se déclaraient en recherche active ont effectivement changé d'employeur depuis lors. Parmi celles et ceux qui se contentaient de chercher passivement, 17 % ont tout de même changé d'emploi.

> Voir aussi: "Les Belges n'aiment pas aller travailler" 

Vu la croissance du nombre de salariés qui sont désormais en recherche active, les recruteurs devraient donc pouvoir s'activer. D'autant que l'impatience est réelle : 53 % des gens qui cherchent un nouvel employeur se voient changer de travail... dans les six mois et 25 % dans l'année. Si les salariés qui se déclarent passifs ne sont que 14 % à  envisager un mouvement dans les six mois, ils sont tout de même 24 % à  l'imaginer dans l'année et 42 % dans les trois ans.

En deux ans, la proportion de salariés qui n'ont réagi à  aucune offre dans les six derniers mois a chuté de 53 % à  38 %, complète Philippe Depaepe. Celles et ceux qui ont réagi entre trois et cinq fois à  une offre d'emploi atteignent désormais 26 % de l'échantillon contre 14 % à  peine l'an dernier et 11 % il y a deux ans.

> Êtes-vous suffisamment rémunéré? Découvrez-le grâce à notre compas des salaires 

Pour les employeurs qui souhaitent, dans ce contexte, activer une politique de rétention ou au contraire doper leur attractivité en tant que recruteur, l'enquête constate que, si la propension à  changer d'emploi augmente avec l'ancienneté dans l'entreprise, pas moins de 39 % des salariés affichant entre deux et trois ans d'ancienneté entendent accélérer la manœuvre. L'intention de changer d'emploi ou de fonction se manifeste sensiblement plus tôt qu'auparavant, analyse-t-on chez Acerta.

Quant aux facteurs qui influencent la mobilité et la recherche d'une nouvelle fonction, il apparaît que ce sont des notions telles que le défi, les possibilités d'évolution ou de formation ainsi que les relations avec sa hiérarchie qui constituent les moteurs principaux. Et ce, de manière plus importante que le salaire ou même l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

> Voir aussi: "6 raisons pour lesquelles les bons employés démissionnent" 

Ces moteurs doivent cependant être relativisés en fonction de divers facteurs spécifiques à  la personne, analyse Philippe Depaepe. Nous constatons par exemple que les hommes sont globalement plus enclins que les femmes à  changer de fonction, ce qui s'explique peut-être par le fait que les femmes paraissent plus exigeantes : elles accordent davantage d'importance que leurs collègues masculins aux possibilités d'évolution et de formation, à  l'équilibre professionnel-privé et à  la satisfaction salariale, notamment.

Quant à  l'âge, il influence surtout le rapport au salaire et aux relations avec la hiérarchie, ces critères étant plus importants aux yeux des plus de 35 ans que des moins de 35 ans. À l'inverse, les plus jeunes se déclarent nettement plus attentifs à  la notion de défi et à  la worklife balance. Les attentes en termes de possibilité d'évolution et de formation sont quant à  elles équivalentes à  tout âge. C'est-à -dire : très élevées...

Benoît July

> Besoin de connaître votre salaire brut depuis le net ou inversement? Découvrez notre calculateur brut-net ! 

3 784 personnes interrogées

Réalisée en collaboration avec l'Université de Gand, cette enquête a porté sur un échantillon de 3 784 personnes majoritairement titulaires d'un bachelor ou d'un master , et émargeant essentiellement au middle management. Les salariés y sont principalement actifs dans les services (48 %) et l'industrie (29 %), et y bénéficient majoritairement (72 %) d'un contrat à  durée indéterminée.

62 % de réactions dans les 6 mois

Quelque 62 % des personnes interrogées (hors demandeurs d'emploi) ont réagi à  au moins une offre d'emploi dans les six derniers mois. La proportion culmine à  26 % pour celles et ceux qui ont réagi à  trois ou cinq offres durant cette période, quelque 21 % ayant réagi une ou deux fois. La proportion de celles et ceux qui n'ont réagi à  aucune offre a chuté de 2012 à  2014 de 53 % à  38 %